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L’hôtellerie cible l’hébergement collaboratif
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L’hôtellerie cible l’hébergement collaboratif

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Après un été morose pour l’hôtellerie lyonnaise, le président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) du Rhône s’inquiète de l’emprise des acteurs « collaboratifs », dont Airbnb qui concentre désormais 20 % de l’offre sur le territoire.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Alors qu’un climat automnal s’installe sur la métropole de Lyon, l’heure du bilan estival a sonné pour l’organisation patronale du secteur hôtelier. Un bilan jugé « contrasté », dixit Laurent Jaumes, directeur de l’hôtel Roosevelt (Lyon 6ème) et président des hôteliers au sein de l’UMIH du Rhône. Après un mois de juin légèrement inférieur sur un an, avec un taux d’occupation de 75 % (contre 77 % l’an dernier à la même période, dans un contexte d’accueil de l’Euro 2016), les mois de juillet et d’août sont décevants, en particulier pour les établissements hôteliers placés en dehors de la Presqu’île (hyper-centre de Lyon). « D’une manière générale, la saison estivale 2017 a enregistré des résultats mitigés pour les 220 hôtels du Rhône (dont 106 à Lyon) du fait d’une offre événementielle moindre comparée à 2016 », souligne Laurent Jaumes. Mais aussi du fait de la montée en puissance de l’hôtellerie « collaborative », dont l’un des principaux acteurs, l’américain Airbnb, truste désormais 17 à 20 % de l’offre hôtelière du territoire.

« On avance les pieds dans le béton à Lyon »

Une emprise dont s’inquiète Laurent Duc, président de l’organisation patronale à l’échelle du Rhône. « Nous avons recensé 6.500 loueurs privés actifs dans le Rhône sur Airbnb pour lesquels aucun outil de contrôle n’est mis en place ». Résultat : « seuls 700 », appuie-t-il, « ont reversé cette année la taxe de séjour – qui s’élève dans leur cas à 0,83 euros / nuit / personne contre 5 euros pour un hôtel 5 étoiles. » Une taxe pourtant obligatoire pour tout hébergeur – y compris les particuliers, loueurs de meublés touristiques - et qui a remporté l’an dernier à la Métropole 6,5 millions d’euros dont 95 % ont été abondés par les hôtels du territoire. Et Laurent Duc de condamner l’ubérisation du secteur hôtelier, sur fond de concurrence déloyale générée par cette hôtellerie « collaborative ». « Il suffirait que la Métropole rende obligatoire l’enregistrement de chacun de ces loueurs particuliers et qu’elle mette les moyens de contrôle. Comme c’est le cas à Paris et à Nice, villes qui ont déployé des équipes dédiées à cette collecte (ce qui a rapporté pour le cas de Paris 615.000 euros depuis janvier, Ndlr). Or, j’ai l’impression que l’on avance les pieds dans le béton à Lyon », regrette Laurent Duc qui avoue ne rien connaître du calendrier de la Métropole sur ce point. « Nous avons fait trois réunions avec les élus concernés ; réunions qui ont malheureusement toutes accouché d’une souris », se plaint-il. « Le départ de Gérard Collomb au Ministère de l’Intérieur a bouleversé la donne à Lyon et a sans doute créé une période de flottement ».

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