«L'Euro est encore trop fort !»

«L'Euro est encore trop fort !»

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— Photo : Le Journal des Entreprises



En un an l'euro est passé de 1,43 à 1,25 dollar. L'Euro faible est-il indispensable au redémarrage de la zone euro? D'abord, on ne peut pas dire que l'euro est faible. Son cours normal se situe aujourd'hui à 1,15 dollar. Il est donc encore trop fort pour permettre aux pays de la zone euro de sortir de la récession. Quand l'euro baisse, les exportations sont moins chères et les entreprises exportent plus. A contrario, les importations de matières premières en provenance de la zone dollar ont un coût plus élevé. Mais l'un dans l'autre, l'effet est globalement positif. Il faut savoir que lorsque l'euro baisse de 10%, cela ramène 0,4 point de croissance. C'est beaucoup et pas beaucoup à la fois! Ce qui est certain, c'est qu'avec un euro trop fort, les pays comme la Grèce et l'Espagne ne s'en sortiront pas. Seul l'Allemagne peut se permettre aujourd'hui le luxe d'un euro fort.
Quand l'euro est faible, le prix des importations grimpe. C'est ce qui explique la flambée des prix du pétrole?

On a effectivement tendance à penser que si l'euro est faible, le pétrole est plus cher. C'est faux! Quand le dollar monte, le prix du baril baisse. Quand l'euro était à 1,35 dollar, le baril était lui à 120dollars. L'euro a baissé et il est aujourd'hui à 100dollars.
Pensez-vous que l'on s'oriente vers une baisse durable de l'euro ou les entreprises doivent-elles déjà se préparer à une nouvelle hausse? Et si oui comment?
Les entreprises doivent éviter à tout prix d'investir sur des marchés à terme et privilégier plutôt les produits financiers avec des options. Pour le reste, je suis convaincu que l'euro va continuer à baisser. Dans le cas contraire, la crise de la dette public va durer. Depuis 5 ans, il n'y a pas assez de croissance économique dans la zone euro pour permettre aux états de rembourser les intérêts de la dette. Pour rembourser, ils doivent emprunter. Pour s'en sortir, l'euro doit retrouver son niveau normal. C'est aujourd'hui le seul moyen de sortir de cette crise.