L’ambition est aussi simple que clairement affichée : imposer le site français de Montbonnot (Isère) comme le centre de haute technologie du groupe américain Wright Medical, lequel souhaite devenir leader mondial de l’orthopédie des extrémités (pied, cheville, épaule, coude, poignet, main). L’ancienne entreprise française Tornier, qui avait été vendue par son créateur à un fonds américain en 2006 avant de fusionner avec Wright Medical en 2015, s’inscrit donc dans une stratégie de développement axée sur l’innovation et les nouvelles technologies de l’orthopédie.
Impression 3D et matériaux innovants
Afin de s’affirmer comme référence en matière de produits innovants, le site isérois – qui compte actuellement 470 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros – a investi plus de 3 millions d’euros dans de nouvelles machines de production, notamment des imprimantes 3D. « L'impression 3D est une technologie additive très différente de la fabrication soustractive classique », précise Franck Garaud, DG de Wright Medical France. « Elle est très prometteuse pour le marché de l’orthopédie. »
Avant de miser sur cette nouvelle méthode de fabrication, le site isérois avait introduit dans l’univers des implants un matériau innovant, le pyrocarbone, développé par la société Bioprofile, rachetée par Tornier en 2006. « Nos produits sont d’ores et déjà posés sur des patients en France et nous sommes en phase d’approbation sur le marché américain », ajoute Franck Garaud.
Éviter la fuite des technologies
La logique des rachats constitue l’une des pistes privilégiées pour garder les innovations au sein du groupe et, ainsi, conserver une longueur d’avance sur la concurrence. En décembre 2017, Wright Medical rachetait Imascap, société brestoise avec laquelle le site isérois développait un logiciel de planification de la chirurgie de l’épaule depuis 2010.
« Notre société s’oriente désormais vers une activité informatique, plutôt qu’une pure activité orthopédique. »
« Les technologies informatiques vont entrer au bloc opératoire, nos métiers vont donc changer. Notre société s’oriente vers une activité informatique plutôt qu’une pure activité orthopédique », estime Franck Garaud. La filiale française poursuit ainsi ses recherches sur les matériaux, la réalité virtuelle ou encore les outils logiciels destinés à la chirurgie.
Asseoir son rang au sein du groupe
Outre une forte valeur ajoutée liée à son potentiel d’innovation et à son savoir-faire unique au sein du groupe, le site de Montbonnot souhaite asseoir son développement sur le doublement de sa capacité de distribution. « Compte tenu de l’évolution de la réglementation en matière d’importations à l’horizon 2020, l’objectif est de distribuer la totalité des produits américains à partir de Montbonnot », confirme Franck Garaud.
D’ores et déjà premier centre de distribution en volume à l’international au sein du groupe, la filiale française a investi un peu moins d’un million d’euros dans un nouveau bâtiment, afin de tripler la surface dédiée à cette activité. Une manière supplémentaire pour le site isérois de s’imposer comme un maillon indispensable, voire majeur, de l’entreprise américaine.
