Jean-Louis Desjoyaux est d'un naturel optimiste. Même dans les années de décroissance de l'entreprise familiale, de 2007 à 2015, il affichait un sourire à toute épreuve. Allant même jusqu'à affirmer sans complexe, malgré un net recul de son activité, que son entreprise était une « machine à cash », en raison notamment de sa robotisation poussée. Ce en quoi il avait raison puisque malgré une chute du chiffre d'affaires importante, il réussissait à dégager un résultat net appréciable. En 2007, l'entreprise affichait ainsi un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros. Activité tombée à 68 millions d'euros en 2013, puis remontée à 70 millions en 2014 et 71 millions en 2015. Le résultat net a oscillé, quant à lui, entre 1,9 millions d'euros et 3,4 millions d'euros, et le résultat opérationnel courant entre 4,4 millions d'euros et 5,6 millions d'euros.
Investissements
Alors, évidemment, lorsque le chiffre d'affaires de son entreprise repart à la hausse, comme c'est le cas sur son dernier exercice, il pousse des ailes à Jean-Louis Desjoyaux. Il a ainsi lancé récemment un investissement de 4,5 millions d'euros sur l'usine de La Fouillouse. Il concerne la mise en place d'un outil permettant la fabrication de liners avec escaliers intégrés (1 million d'euros), l'acquisition d'une nouvelle presse d'injection (500.000 euros), la fabrication de nouveaux moules (2,5 millions d'euros) et la rénovation de l'atelier margelles et dallages (500.000 euros).
Redémarrage de la croissance grâce aux petits budgets
Sur 2015/2016, la PME a enregistré un chiffre d'affaires de 82 millions d'euros (+16 %) avec un résultat net à 4,8 millions d'euros, soit 5,8 % du CA. « Et le nouvel exercice devrait parfaitement se dérouler », selon l'optimiste Jean-Louis Desjoyaux. « Septembre, octobre et novembre ont été au-dessus de l'année dernière. L'hiver s'annonce très bon également ». Une dynamique générée par des conditions climatiques plutôt favorables et par la nouvelle politique commerciale de l'entreprise. Face à un marché des piscines haut-de-gamme en proie à une crise durable, Desjoyaux s'est intéressée aux petits budgets avec le lancement, l'année dernière, d'une piscine entrée de gamme à 13.500 euros. « À elle seule, elle pèse quatre à cinq millions d'euros de chiffre d'affaires, sans affecter nos marges », se réjouit le dirigeant de l'entreprise familiale. Il compte bien exploiter jusqu'au bout ce filon prometteur. Au printemps prochain, il lancera ainsi sa gamme Kitty, une piscine en kit à monter soi-même (7.000 euros). « Nous allons structurer notre offre : entrée de gamme, milieu de gamme et haut-de-gamme, avec des matériaux adaptés à chacune d'entre elle. Cela nous permettra d'être compétitifs et d'aller chercher les petits budgets que nous avons perdus ». Entre les lignes, l'homme reconnaît qu'il vise une croissance annuelle de 10 %. « C'est notre objectif prioritaire des prochaines années car c'est indispensable pour notre avenir ».
Entre ses efforts sur les petits budgets, la structuration des gammes, le lancement de produits innovants, l'ouverture de nouveaux points de vente en France, un renforcement à l'international, Jean-Louis Desjoyaux y croit dur comme fer. Évidemment...
