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La consommation électrique dans le viseur d'Automatique & Industrie
Isère # Industrie # Investissement

La consommation électrique dans le viseur d'Automatique & Industrie

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Repris en 2006 par Pascal Mioche, le spécialiste de l'ingénierie industrielle et du logiciel en automatisme assure 10% de croissance annuelle. Dans quelques mois, il proposera aux industries un outil destiné à gérer leurs consommations électriques.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Trois ans de travail pour concevoir un nouveau logiciel qui colle parfaitement à l'air du temps. Automatique & Industrie travaille depuis 2012 avec la société ProbaYes (Isère), le laboratoire LIRIS (Rhône), et l'industriel NTN-SNR (Haute-Savoie) sur un appel à projet FUI : un logicile visant à réduire la consommation énergétique de l'industrie. « Nous avons fait le choix de réaliser une R&D appliquée, en sortant une première version du produit à mi-chemin du projet, puis une nouvelle version mi-2016 », explique Pascal Mioche, , directeur général d'Automatique & Industrie. Ce nouveau logiciel (2 millions d'euros d'investissement financé par l'ensemble des partenaires) est baptisé Cactus. Il répondra à la loi Nome, qui met fin aux tarifs réglementés dès le 1er janvier 2016. Cactus, commercialisé mi-2016 facilitera la gestion des contrats pour les professionnels, qu'il s'agisse de grands comptes ou de PME ayant plusieurs sites. « Ce nouvel outil permet de comparer les offres de différents fournisseurs à partir de la consommation des clients sur les 3 ou 4 dernières années ».

Percée sur le marché de l'énergie

Pour le mettre au point, Automatique & Industrie a dédié l'équivalent de 3 personnes à temps plein et près de 6% de son CA à la R&D. « Nous avons fait le choix de ne mettre aucune personne à temps plein sur le projet, afin d'avoir une équipe de 5-6 personnes qui travaille à la fois sur la R&D et sur d'autres projets, afin d'alimenter leur expérience », annonce le directeur général. Et les résultats de Automatique & Industrie démontrent que le dirigeant fait plutôt de bons choix. En moins de 10 ans, Automatique & Industrie est passée d'un chiffre d'affaires de 720 000 euros à 5,7 millions d'euros, et de 6 à 76 salariés.

La recette du succès

Spécialisée dans le marché de l'aéroportuaire depuis sa création en 1995, la société iséroise a su se tourner vers d'autres débouchés : gestion de l'énergie, tri des bagages... « Nous avons segmenté notre offre entre le marché de l'aéroportuaire, des automatismes pour l'industrie, et des fonctions de support technique pour les exploitants de centrales solaires ou de bâtiments », explique Pascal Mioche. En fonction des marchés, le groupe se positionne tantôt sur la scène locale, nationale ou internationale. Ses principaux clients ? Des aéroports nationaux et internationaux, des grands comptes comme EDF, Airbus, la CNR mais aussi des petites PME industrielles. Pour éviter la concurrence frontale, Automatique & Industrie a choisi de s'adresser à des niches. Hyper spécialisée dans l'informatique industrielle, elle développe plutôt une politique de partenariats, en essayant de s'associer avec des partenaires, « plutôt que d'essayer de se positionner en tant que généralistes ».

Entre croissance et export

Malgré un contexte économique difficile pour l'industrie, le directeur général mise sur une croissance régulière de 10% par an, répartie sur l'ensemble de ses activités : « Je préfère une croissance régulière qu'une croissance brutale, car nous avons aussi fait le choix de développer la qualité de vie au travail ». L'export représente 20% de ses ventes, et ce, sans compter les contrats où la société fait de l'export de manière indirecte avec des partenaires français, comme c'est le cas pour le tri des bagages au Gabon. Avec une ambition d'atteindre les 30%. « Nous nous positionnons beaucoup en Arabie Saoudite et en Algérie sur la partie aéroportuaire. A terme, nous regardons aussi les pays d'Europe dans le domaine de l'énergie », dévoile Pascal Mioche, qui a signé l'an dernier son plus gros contrat (1,3 M€) avec le nouvel aéroport de Djeddah. « Il y a 4-5 ans, les gens n'y comprenaient pas grand-chose. Aujourd'hui, on sent que la maturité est là. Le défi est désormais d'arriver à prouver quel peut-être le retour sur investissement, comme c'est le cas avec Cactus », glisse-t-il.

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