Sponsor officiel de l’Asvel, dont le futur stade Arena portera le nom, le très secret groupe lyonnais de travail temporaire veut sortir de sa zone de confort. Cette ETI de 1 000 salariés fondée en 1987 par Jean-Marc Brun et en croissance de 25% par an depuis 30 ans a ouvert plus de 100 nouvelles agences dans l’Hexagone ces trois dernières années. "Avec 250 sites en France, notre croissance, s’appuyait jusqu’alors à 100% sur le marché intérieur français" décrit le président du directoire, Philippe Guichard. Mais la croissance organique ne suffit plus. "La France est un très gros marché, mais saturé, et offrant des marges particulièrement faibles, moins de 10% en moyenne décrit Philippe Guichard. Raison pour laquelle nous explorons des opportunités hors de nos frontières."
Raccourcir le temps d'apprentissage
Le groupe s’est engagé dans un plan de développement qui doit l’amener au milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2019. Il a, pour ce faire, amorcé son virage international en 2016. La première implantation s’est traduite par la création ex-nihilo de cinq agences en Belgique. Mais depuis, Adéquat a revu sa méthode. Laquelle repose, à l’étranger, sur 100% de croissance externe.
"Dans le travail temporaire, le contexte réglementaire est complexe. Nous préférons racheter des entreprises pour raccourcir notre temps d’apprentissage" décrit le dirigeant. En janvier 2018, Adéquat a racheté deux entreprises anglo-saxonnes. L’une, Totem, est basée à Montréal (Canada), compte 20 collaborateurs avec une spécialité dans le placement de personnel dans le secteur de la comptabilité, administration, juridique et assurance. Un achat qui se complète par un autre, signé début février 2018. Son nom : Sigmar Recruitment, le n°1 irlandais né en 2002, avec 120 collaborateurs. Prochaines destinations : les Pays-Bas, l’Allemagne, avant, pourquoi pas, de penser aux Etats-Unis et même au Japon.
Tony Parker et le "job Adéquat"
Autre relais de croissance pour ce challengeur du géant Adecco Group : maintenir coûte que coûte un système d’information et des outils de production "up-to-date". Par exemple, les équipes de développeurs (une vingtaine de collaborateurs) ont mis au point une innovation" maison", pour coller avec l’image du « patron » de l’Asvel, Tony Parker et le slogan "Décroche le job Adequat". Le candidat dépose son CV en ligne lequel est analysé pour permettre au candidat de recevoir des offres qui matchent avec son profil.
Une petite innovation qui ne suffirait pas si demain un nouvel entrant proposait une offre révolutionnant les pratiques de recrutement. "On n’est pas à l’abri qu’une entreprise californienne rafle la mise en mettant au point une technologie de rupture sur le marché du recrutement" admet Philippe Guichard. Sa solution de repli : maintenir à flot l’entreprise et faire en sorte qu’elle soit "friendly compatible" avec une technologie capable de bouleverser le marché.
