Créée au mois de juillet 2017 par Nicolas Fournier, Davy Luneau et le professeur Pascal Giraux, chef de service Rééducation Adulte au CHU de Saint-Etienne, la start-up stéphanoise Dessintey vient de démarrer la commercialisation de son IVS3.
Composé d'un logiciel, d'une caméra et d'un système d'écrans, ce dispositif médical générateur d'illusions visuelles vise à faciliter la rééducation des patients dont un membre a été paralysé à la suite d'un AVC ou des personnes atteintes de douleurs chroniques de type Algodystrophie ou de douleurs fantômes consécutives à une amputation.
"L'IVS3 va venir filmer les mouvements réalisés par le membre valide. On va ensuite inverser l'image et la montrer au patient via un écran qui sera placé par dessus son membre paralysé. Ainsi, lors du travail de rééducation, le patient aura l'impression que son membre malade peut bouger comme s'il était sain. Ce qui va permettre une reconstruction de ses circuits moteurs et sensorielles. L'illusion générée va venir stimuler ce que l'on appelle la plasticité cérébrale", explique le PDG Nicolas Fournier.
80% de CA à l'export
Résolument innovant, ce dispositif médical qui aura nécessité "plusieurs centaines de milliers d'euros d'investissement" pour passer de la preuve de concept au produit industrialisable a obtenu le mois dernier le marquage CE, sésame incontournable à toute commercialisation.
"On vient de démarrer en France, mais la vocation de notre produit est international puisque l'on table à terme sur 80% de chiffre d'affaires à l'export en visant dans un premier temps l'Europe de proximité : Belgique, Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre", développe le PDG de Dessintey.
Et d'ajouter : "D'ici à la fin de l'année, on espère vendre une dizaine de dispositifs et une centaine par an sous deux à trois ans avec en ligne de mire l'ambition d'atteindre une dizaine de millions d'euros de chiffre d'affaires sous 4 à 5 ans".
Une levée de fonds d'un million
Pour mener à bien cet ambitieux dessein, la medtech stéphanoise vient de lancer sa première levée de fonds. "On espère lever un million d'euros d'ici à la fin de l'année pour accélérer notre développement commercial et structurer un pôle R&D", confie Nicolas Fournier.
Actuellement composée de 4 salariés, la start-up devrait dès 2019 franchir la barre symbolique des dix collaborateurs et se doter ainsi des moyens humains nécessaires au développement de nouveaux produits.
"L'idée est d'étendre notre gamme de produits avec des dispositifs complémentaires à l'IVS3 avec notamment un produit portatif qui permettrait au patient de poursuivre sa rééducation à son domicile", conclut Nicolas Fournier.
