Comment j’ai fait pour créer un hub French Tech à Singapour
Témoignage # International

Comment j’ai fait pour créer un hub French Tech à Singapour

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Le hub French Tech singapourien mobilise quelque 500 membres, des startupers, entrepreneurs, patrons de PME, dirigeants des divisions digitales asiatiques de groupes du CAC40… Le co-instigateur du projet est Adrien Barthel, 31 ans, serial entrepreneur grenoblois du Sud-Est asiatique.

Photo : Graham-H - CC0 Pixabay

« J'ai créé un hub French Tech à Singapour . L'aventure commence en 2010. J'avais 24 ans, j’étais étudiant en master entrepreneurs à Grenoble Ecole de Management. Je suis parti en VIE en Indonesie, développer la première plateforme d’e-commerce alimentaire du pays pour le compte du groupe Carrefour, à Jakarta.

Cette première mission en VIE m’a permis de découvrir un pays émergent chaotique à tout point de vue. Qui dit chaos, dit problèmes donc solutions, et par conséquent opportunités. En février 2013, j’ai rejoint Luxola.com en tant que Chief Marketing Officer, une start-up de 4 personnes vendant des produits cosmétiques en e-commerce opérant sur Singapour uniquement. Deux grosses levées de fonds plus tard, Luxola opère dans 11 pays (Sud Est Asiatique, Australie, Nouvelle Zélande, Hong Kong, Inde, Emirats Arabes Unis), et regroupe 300 collaborateurs. Cette expérience m'a permis de me constituer un solide réseau local au niveau entrepreneuriat, finance, politique… dans divers pays de la région, ce qui m'a aidé à aller plus vite dans l'expansion de Luxola, et d’éviter de nombreux problèmes. Luxola a été vendu au groupe LVMH en juillet 2015, afin de devenir le bras e-commerce de Sephora en Asie du Sud Est »

Nouveau cap

« J'ai créé par la suite une plateforme d'incorporation de sociétés sur Singapour et de gestion de gouvernance, comptabilité, taxes, domiciliation de sociétés : sleek-corp.com. En effet, il est très facile de créer une société sur Singapour, mais à l'inverse de la France, on doit passer par un agent pour effectuer tous les actes au RCS. Ces agents sont souvent peu efficaces, pas digitaux et très couteux. Nous « disruptons » ce marché avec une solution 100 % digitale. Au fil de cette expérience, j’ai pu faire le constat qu’un grand nombre d'entrepreneurs français exerçaient dans le digital à Singapour et dans la région ; d’où l’idée de créer une communauté French Tech à Singapour. »

Une communauté rattachée à l’ambassade de France

« Aujourd’hui, la communauté French Tech singapourienne mobilise quelque 500 membres - des startupers, entrepreneurs, patrons de PME, dirigeants des divisions digitales asiatiques de groupes du CAC40, The Economic Development Board Singapourien (équivalent de l'Agence Française du Développement), mais aussi l’Ambassade de France et le bureau du Premier ministre Singapourien. Depuis octobre 2016, le hub French Tech a mobilisé 700 participants, et affilié une soixantaine d’entreprises françaises (Criteo, Air France, Axa…), et internationales (Google, Facebook, Criteo, LinkedIn, Ogilvy...).

Concrètement, le hub French Tech à Singapour génère un événement grand public tous les mois, des dîners en comités restreints, du réseautage et du parrainage, réunissant une centaine de personnes à chaque fois… Tout est gratuit, c’est un réseau utile, nous sommes ici pour partager notre expérience et connecter nos membres. En mars 2017, au vu de l’ampleur et de l’avancement du projet, François Hollande a adoubé la French Tech de Singapour en tant qu’Hub officiel de la French Tech en Asie. 2018 est l’année de l’innovation France/Singapour, qui va mobiliser les grands acteurs de la recherche, des technologies digitales… »

Inspirer des vocations entrepreneuriales

« French Tech Singapour fait aujourd’hui office de porte d'entrée en Asie du Sud-Est pour des startups ou des fonds d'investissements français voulant s'étendre sur ce continent. Nous sommes un accélérateur ; on ne supplante pas Business France. L’ambition de la French Tech est bien de fédérer l’écosystème local (50 % d’acteurs français ; 50 % d’acteurs étrangers), et d’inspirer des vocations entrepreneuriales, donner des clefs et activer les connexions entre la France et Singapour, afin de favoriser la création d’activités nouvelles, de startups innovantes. Le Label French Tech est ouvert et accessible à tous, dès lors que l’on fait la promotion des startups françaises. »

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