Autant prévenir : les élus – ceux qui parviennent à convaincre à Bruxelles de la nécessité d’un financement - sont rares. Entre 5 % et 12 % des entreprises françaises qui ont postulé l’an dernier ont ainsi pu accéder à un financement européen à travers le programme « PME Initiative ». « C’est peu mais c’est mieux que d’autres pays européens comme l’Italie dont les dossiers retenus sont en proportion moins nombreux », relève Pascal Formisyn, professeur à l’école des Mines à Saint-Etienne, spécialiste des dispositifs de financements européens. Intervenant lors d’une réunion d’information sur ces dispositifs (réunion qui s’est tenue à Lyon ce jeudi), M. Formisyn a toutefois encouragé la cinquantaine de PME présentes « à faire la démarche ».
De 50000 à 2,5 millions d'euros
« Postuler à ces aides oblige à monter un dossier détaillé sur la stratégie business de l’entreprise. Ce qui est toujours intéressant ». Et pour ceux qui décrochent ces financements – qui vont de 50000 euros pour un projet en phase 1 (phase de preuve de concept) à 2,5 millions en phase 2 (phase de pré-commercialisation) – « ça vaut le coup », appuie l’expert. « L’obtention de ces financements peut accélérer le développement des PME et dans certains cas, leur permettre de lever des fonds plus facilement. »
C’est le cas de la SSII Carl Software (CA : 15 millions d’euros), implantée à Limonest aux portes de Lyon. Cet acteur de la GMAO (Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur) a ainsi décroché un budget européen de 50000 euros l’an dernier sur un projet de déploiement de nouvelles solutions sur le marché allemand. « L’obtention de ce financement nous a permis de confirmer et d’accélérer notre stratégie européenne », explique un cadre de cette PME dirigée par Eric Bonnet. « Et nous a ouvert des portes auprès d’autres grands comptes qui ne connaissaient pas forcément notre offre ». Idem pour le bureau d’études rhodanien Acouphen, spécialisé en acoustique du bâtiment, qui a décroché un financement de 500000 euros via le programme Eurostars. Lequel programme permet aux PME réalisant une part importante de leur activité en R&D de financer à hauteur de 30 à 40 % leurs projets dits collaboratifs proches du marché.
Même si difficiles d’accès, ces financements montent en puissance. Une enveloppe de 480 millions est ainsi prévue en 2018 sur l'ensemble de l'Union européenne. Elle sera de 550 millions d’euros l’an prochain et de 600 millions d’euros en 2020.
