Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises : trois ans pour convaincre
# Collectivités territoriales

Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises : trois ans pour convaincre

S'abonner

Créée il y a dix-huit mois, l’agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises entend tirer la croissance des ETI pour provoquer un effet d’entraînement vers la sous-traitance. Mais les résultats de ce "guichet unique" poussé par le président de Région Laurent Wauquiez sont encore insatisfaisants...

A mi-mandat, l’Agence de développement économique baptisée « Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises » présente, et c’est peu de le dire, un bilan en demi-teinte. Élément de contexte : mai 2017, dix-huit mois après son élection, Laurent Wauquiez annonce la naissance de ce « guichet unique pour les entreprises ». Il annonce leur dédier « plus de 100 millions d’euros » de budget. Une sacrée manne ! Destinée, sur le papier, à incuber 150 start-up, accélérer le passage de 2 500 à 3 000 ETI, développer l’attractivité du territoire, booster l’internationalisation des entreprises, leur capacité d’innovation et la formation.

>> Lire l'interview de Cécilia Téjédor, directrice générale de l'agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises

Quels sont, un an et demi après, les premiers résultats de cette grande agence, « modèle unique en France » ? L’interview que nous a accordée sa directrice générale, Cécilia Téjédor, permet d’en comprendre un peu mieux les objectifs. Mais les moyens, eux, ne sont en réalité pas si « hors normes » que présentés. Avec ses neuf (bientôt 11) antennes départementales et 130 salariés, l’Agence dispose d’un budget de 17,9 M€ par an (selon un rapport de la commission permanente du 18 janvier 2018). Dont 1,6 M€ provient des départements de la Savoie, de l’Isère, de l’Allier et du Cantal ; 1,9 M€ des cotisations des adhérents et du Feder. Et 14,33 M€ émanent de la Région. Difficile de contester le lien - financièrement donc politiquement ténu - entre l’une et l’autre. Et, sur ces 17,9 M€ de budget total, seuls 4,9 M€ sont affectés à l’action concrète en faveur des entreprises. Alors que les frais de fonctionnement, eux, grimpent à 12,4 M€.

Le plus surprenant est peut-être que cette agence ne cible en réalité qu’une poignée d’entreprises. Sur un territoire qui en compte 400 000, ne sont concernées que celles - TPE, PME, ETI ou grand groupe - évoluant dans le secteur de l’industrie et services à l’industrie. Soit 50 000. En dix-huit mois, seules 7 700 ont été "approchées" par l’agence. Et à peine 400 identifiées comme « à potentiel ». Au bout du compte : seules 166 ont bénéficié d’aides financières directes.

Ce billet a été publié dans Le Journal des Entreprises n°376, novembre 2018, édition Lyon - Saint-Etienne - Grenoble.

# Collectivités territoriales