André Laurent : Le pari de l'international
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André Laurent : Le pari de l'international

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Après avoir repris cet été une société d'estampage au Maroc, le mécanicien ligérien a créé en octobre une société de trading en Chine. Elle sonde également le marché allemand avec pour objectif d'ouvrir une antenne commerciale en 2010. Gilles Cayuela
— Photo : Le Journal des Entreprises

Créée en 1967, la société André Laurent était spécialisée à l'origine dans le forgeage à chaud, l'usinage et le roulage. «Depuis 15 ans, on fait également de la rectification, du taillage, du soudage et de l'assemblage. Nous avons évolué de la boulonnerie spéciale vers de la pièce mécanique d'assemblage et du sous-ensemble», explique Jean-Jacques Laurent, actuel P-dg et fils du fondateur.





Basée à la Ricamarie, la PME ligérienne intervient aujourd'hui sur trois segments d'activité. «Le segment 1, c'est le côté high tech, les pièces à forte valeur ajoutée pour le nucléaire, les moteurs marins, l'aéronautique et la compétition. Chaque année, on investit entre 5 à 6% de notre chiffre d'affaires dans des machines high tech comme des rouleuses à commandes numériques ou des contourographes pour le contrôle des pièces. Le segment 2, c'est tout ce qui touche au ferroviaire, les vannes, les pompes, les turbines et l'automobile. Là, on investit surtout sur l'automatisation pour baisser nos coûts de production et être ainsi plus compétitif», détaille Jean-Jacques Laurent.










Une société de trading en Chine

Le segment 3 concerne les pièces à faible valeur ajoutée, destinées au bâtiment, aux équipementiers automobile et aux machines agricoles. «Sur ce segment, c'est le prix qui compte. C'est un segment sur lequel on avait de plus en plus de mal à se placer en terme de prix», commente le P-dg. Pour répondre à cette problématique de prix, André Laurent (20 M€ de CA dont 1/3 à l'international) a décidé d'investir les pays low cost et notamment la Chine. «Depuis trois ans, nous avions un collaborateur achat sur la plateforme d'Erai à Shangaï. L'objectif étant de faire du sourcing pour développer une activité négoce en achetant des pièces bas de gamme que l'on revend ensuite en Europe», explique le dirigeant. Dans la continuité de cette stratégie, la PME ligérienne a créé en octobre 2008 une société de trading. Baptisée André Laurent International Shangaï Trading Compagny, cette société ne se contente pas de faire du sourcing pour développer l'achat/revente de pièces vers l'Europe. Elle représente également trois autres entreprises ligériennes sur la partie sourcing et a pour mission de développer la vente de pièces sur place, à des clients chinois et européens implantés en Chine. «Au départ, notre priorité était l'activité achat et finalement on se rend compte que l'activité vente a un potentiel tout aussi important», confie Jean-Jacques Laurent, qui ambitionne à terme de réaliser 2M€ de CA via sa filiale chinoise.




Produire au Maroc et s'implanter en Allemagne

Pour continuer à avoir des prix compétitifs sur le segment 3, André Laurent a également choisi d'aller produire ses pièces directement au Maroc. Au mois de juin dernier, la PME ligérienne a racheté une société d'estampage avec un industriel local. Rebaptisée Fidemeca, l'entreprise doit devenir à terme un «André Laurent bis d'il y a 15 ans», capable de produire des pièces à bas coût que la France n'est plus en mesure de produire. Prévue à l'origine pour développer une activité de négoce vers la France et l'Europe, Fidemeca se développe également sur le marché marocain. Par ailleurs, pour renforcer sa présence à l'international, la PME ligérienne envisage de créer une agence commerciale en Allemagne en 2010. «Le marché allemand est deux fois plus important que le marché français», justifie Jean-Jacques Laurent. Pour l'heure, le dirigeant paye une prestation à la chambre de commerce franco-allemande pour bénéficier d'un ingénieur commercial qui devrait l'aider à préparer le terrain.

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