A l'été 2017, quand Nagib Beydoun entend parler de Piggou, la start-up compte 3 700 utilisateurs, dont un tiers d'actifs. Le système d'épargne automatique basé sur l'arrondi supérieur n'a pas réussi à décoller : « Le business model était insuffisamment abouti et le concept était trop réducteur », estime Nagib Beydoun. C'est pourtant cette société que l'entrepreneur va reprendre pour créer Yeeld,une « néo-banque qui va permettre à ses utilisateurs de faire aboutir leurs projets », explique-t-il.
Le cashback comme produit d'appel
Première brique de Yeeld, le système d'épargne à l'arrondi supérieur reste en place, augmenté d'un système d'analyse du comportement financier de l'utilisateur. « Notre idée, c'est d'expliquer par exemple que le montant d'un budget café sur deux ans permet de se payer le dernier smartphone à la mode », détaille le PDG de Yeeld. Grâce à la formalisation des projets des utilisateurs, qu'il s'agisse d'un week-end à Londres ou de l'achat d'un nouvel ordinateur, les algorithmes développés par l'équipe de Yeeld vont permettre d'en assurer le financement automatique.
Un financement facilité par les offres de cashback mises en place par la start-up, une technique promotionnelle par laquelle Yeeld s'engage à reverser aux acheteurs une partie d'un prix d'achat initial : « Nous avons signé en janvier avec Amazon », se félicite Nagib Beydoun. Ainsi, dès son lancement, l’application Yeeld offrira 4 % supplémentaires sur les dépenses de ses clients sur le site internet marchand d'Amazon, grâce à la possibilité de générer des chèques-cadeaux Amazon.fr abondés de 4 %. Un produit d'appel sur lequel l'entrepreneur compte beaucoup pour convaincre les futurs utilisateurs de sa néo-banque.
Vers une deuxième levée de fonds
Depuis la reprise de Piggou en septembre dernier, Nagib Beydoun a décidé d'aller vite : après une première levée de fonds, dont le montant reste confidentiel, le dirigeant de Yeeld prépare une deuxième levée qui va lui permettre de proposer, en plus des moyens de paiement habituels, un service de micro-crédit. « Je ne crains pas la concurrence des autres néo-banques car ce sont des services traditionnels qui se sont digitalisés », précise Nagib Beydoun. « Nous avons des fonctionnalités à forte valeur ajoutée qui nous permettront de convaincre les utilisateurs pour des coûts d'acquisition quasi-nuls. »
Les équipes de Yeeld, soit une quinzaine de personnes, sont basées à Nancy et Paris : « Nous serons une trentaine d'ici à 12 mois », estime Nagib Beydoun, « Avec une accélération à Nancy où je veux baser le service support ». L'entrepreneur n'hésite pas à afficher ses ambitions : il compte convaincre 100 000 utilisateurs en deux ans.
