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Verrissima : la croissance externe pour moteur
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Verrissima : la croissance externe pour moteur

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Fabricant de verre plat basé à Goetzenbruck, en Moselle, Verrissima va poursuivre sa stratégie d'acquisition pour renforcer ses positions dans le Grand Est. Parallèlement, la PME familiale va investir 3 millions d'euros pour augmenter ses capacités industrielles.

La fabrication de vitrages de porte d’entrée et de verres pour cuisines équipées a porté la croissance de l’entreprise ces dix dernières années — Photo : © Philippe Bohlinger

La croissance externe est le moteur du développement du fabricant de verre plat Verrissima, basé à Goetzenbruck (Moselle). La PME de 138 salariés, qui pèse 18 millions d’euros de chiffre d'affaires, a mis en œuvre cette stratégie ces dernières années pour se déployer tant industriellement que commercialement. 25 personnes ont été recrutées l’an dernier pour accompagner ce mouvement.

Le réseau Verrissima Habitat – une des trois filiales du groupe avec Verrissima Trempe et Verrissima Industrie – est le dernier à avoir bénéficié de cette stratégie. En octobre 2018, cette entité dédiée à la pose et à l’agencement de cloisons, portes ou encore vitrines s’est enrichie d’une cinquième agence. L’acquisition de Miroiver (7 personnes) fondée à Ittenheim (Bas-Rhin) par un ancien cadre de Verrissima « renforce notre présence commerciale dans l’agglomération strasbourgeoise pour servir notamment nos clients hôteliers », se félicite Jonathan Metz, président de l’entreprise familiale.

Le boom du verre de sécurité

Un an et demi auparavant, la société a constitué sa filiale Verrissima Trempe par une autre acquisition, celle d’AGC Vertal Nord-Est (15 personnes) à Wisches (Bas-Rhin). C’est cette ancienne filiale du belge AGC Glass Europe qui porte actuellement sa croissance. En effet, l’opération a permis à l’entreprise d’intégrer la fabrication de verres trempés, également appelés verres de sécurité. L’entreprise met désormais les bouchées doubles sur ce procédé consistant en une opération de chauffe à plus de 600 degrés, puis en un refroidissement brutal. En témoigne la mise en service attendue en mars d’un nouveau four de trempe. Jusqu’alors cantonné à l’univers de la salle de bains et de l’agencement intérieur (portes, cloisons, etc.), l’emploi de verre trempé devrait s’ouvrir plus largement sous l’impulsion de l’Union européenne. « Une réglementation européenne attendue à l’horizon 2021 doit rendre obligatoire l’emploi de ces verres très résistants à partir d’une hauteur d’un mètre. Cela nous ouvre un marché presque illimité », s’enthousiasme le dirigeant.

Jonathan Metz aimerait compléter ce tableau par une troisième acquisition. Il s’agirait de renforcer son entité historique, Verrissima Industrie. Cette filiale à l’origine spécialisée dans la fabrication de pièces pour les cristalliers (sous-verre, etc.) se développe grâce à l’assemblage de vitrages pour portes d’entrée et cuisines équipées (joues de tiroir, crédences, etc.). En attendant une opportunité, l’entreprise va augmenter de 1 800 m² la surface de ses ateliers de Goetzenbruck et acquérir de nouvelles machines : chaîne de laquage ou encore chaîne d’assemblage de vitrages isolants. Au total, le groupe va consacrer plus de 3 millions d’euros à son développement industriel d’ici 2023.

L’arrêt du crédit d’impôt sur les fenêtres et portes d’entrées n’a pas été sans impact sur Verrissima Industrie. Pour conserver ses parts de marché, l’entreprise mise sur la créativité : collage, gravure, sablage, impression numérique, vitrail. Parallèlement à sa collaboration avec la créatrice lorraine Amandine Mangenot, elle a confié dernièrement à cinq jeunes artistes issus de la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg le soin d’imaginer des décors en impression numérique.

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