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Urbanloop voit la mobilité du futur en capsules
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Urbanloop voit la mobilité du futur en capsules

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Quatre écoles d'ingénieurs de l'Université de Lorraine ont rassemblé leurs compétences pour développer un projet qui pourrait bien bousculer le secteur de la mobilité urbaine : des capsules individuelles circulant juste sous la chaussée.

Les capsules Urbanloop, propulsées par un moteur électrique, seront aiguillées individuellement vers les stations permettant d'embarquer — Photo : © Urbanloop

« Le projet est peut-être un peu fou. C’est pour ça qu’on va le faire. » C’est avec un enthousiasme communicatif que le directeur du projet Urbanloop, Jean-Philippe Mangeot, présente le projet porté par quatre écoles d’ingénieurs de l’Université de Lorraine, rassemblant plus d’une centaine de chercheurs, d’enseignants et d’étudiants : né à Nancy en 2017, ce concept, aujourd’hui en passe de devenir concret, vise à faire circuler des capsules individuelles sur des rails situés juste sous la chaussée, desservant à la demande des stations situées en surface.

Propulsées par l’énergie électrique, ces capsules seront pilotées par une intelligence artificielle qui contrôlera le routage d’une station à l’autre et régulera les flux. « Tous les transports en commun sont basés sur l’idée d’acheminer les voyageurs par paquet. Mais aujourd’hui, les progrès de la technologie informatique permettent une gestion automatisée beaucoup plus individualisée du trafic », détaille Jean-Philippe Mangeot. Dans une salle de l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique de Nancy, un prototype à l’échelle d’un train électrique fonctionne déjà.

« Urbanloop est la seule solution pour décongestionner les centres-villes. »

Le projet Urbanloop s’appuie sur des avancées technologiques, mais ne cherche pas à bousculer l’existant, au contraire de l’objectif poursuivi par Elon Musk et son Hyperloop. « Notre solution sera économique et fiable », assure Jean-Philippe Mangeot. Financé depuis septembre 2018 grâce à la Région Grand Est et les écoles d’ingénieurs participantes, le projet a rassemblé 500 000 € pour lever les premiers freins techniques.

Un site de certification de 5 hectares

Une première boucle de 300 mètres, située sur le Campus de Brabois, à Vandoeuvre-lès-Nancy, va rendre possible la mise au point des capsules à l'échelle 1. Ensuite, un partenariat avec l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, l’ANDRA, qui poursuit le projet Cigéo à Bure, doit permettre de trouver les 500 000 € nécessaires à la réalisation d’un site de certification, d’une superficie de 5 hectares : 4 500 mètres de rail, 5 stations, 3 boucles. « C’est après les essais menés sur ce site que le STRMTG, pour Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés, nous donnera le feu vert pour mettre Urbanloop dans l’espace public », précise le directeur du projet, qui se dit très confiant sur la volonté des collectivités de s’équiper.

Urbanloop est déjà surveillé de près par plusieurs groupes industriels. Kéolis, Bouygues, Valéo, Safran ou encore Airbus ont ainsi eu le droit à une présentation détaillée. Pour autant, il n’est pas encore question de passage à l’échelle industrielle. « Nous sommes sur des TRL, le système de mesure employé pour évaluer le niveau de maturité d’une technologie, encore assez bas », précise Philippe Mangin, le chef de projet.

Avec un coût estimé à moins d’un million d’euros du kilomètre, contre 20 pour le tramway et près de 100 pour le métro, Urbanloop arrive au bon moment pour proposer une solution à des élus cherchant à résoudre une équation impossible : étalement urbain, pollution automobile et saturation des infrastructures existantes. « La science a toujours raison, et l’optimum finit toujours par s’imposer », assure Jean-Philippe Mangeot : « Urbanloop est la seule solution pour décongestionner les centres-villes. »

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