UIMM Lorraine : 12 propositions pour sauver l'industrie française
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UIMM Lorraine : 12 propositions pour sauver l'industrie française

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L’UIMM Lorraine formule 12 propositions pour permettre un rebond industriel en France. Développement de l’attractivité économique du Grand Est, simplification de l’administratif, approvisionnement local font partie des mesures de la charte rédigée par la fédération via son président Hervé Bauduin.

Hervé Bauduin craint qu'en cas d'immobilisme, l'industrie française soit menacée par la concurrence des pays étrangers. — Photo : Jonathan Nenich

« On ne peut vivre que de services et d’air du temps. » Une phrase chère à Hervé Bauduin, président de l’UIMM Lorraine, qu’il martèle depuis longtemps. Sauf que cette fois, l’ancien président d’Usines Claas France (implanté à Woippy en Moselle) se sait entendu : « Avec la crise sanitaire, tout le monde s’est aperçu de notre nécessité. Pour avoir un certain niveau d’infrastructures et de vie, l’industrie est primordiale. » Pour amener un vrai renouveau industriel, l’UIMM Lorraine publie une charte en 12 points. Elle pointe du doigt 12 freins à l’industrie : rentabilité insuffisante, coûts de production trop élevés, administratif complexe…

Développer l’attractivité économique

Signée par de nombreux industriels dont Céline Gris (Gris Group), Thierry Jean (Preci 3D), Nathalie Vaxelaire (Trane 88), la charte vise, entre autres, à développer l’attractivité économique du Grand Est en dégageant des mesures sous trois mois via l’appui du SRDEII (schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation). Avec le concours des EPCI, des communes, de la Région et des départements, la charte propose aussi un travail d’identification des terrains accessibles l’implantation d’entreprises industrielles. Dans le même temps, les Industriels signataires s’engagent à maintenir, renforcer, voire initier des approvisionnements chez des fournisseurs de la région.

L'une des 12 propositions remet aussi en cause les décisions administratives permettant l’investissement, la construction, telles que le permis de construire : elles se doivent désormais d’être rendues plus rapidement. « L’argent doit circuler. C’est bénéfique pour tout le monde. Les délais des permis de construire vont jusqu’à trois mois… C’est autant de temps de paralysie. » Hervé Bauduin indique aussi dans le document que des fonds de solidarité, sur le modèle de ce qui a pu se faire pendant la crise, pourraient permettre à l’industrie de progresser rapidement. La formation et le travail transfrontalier sont également des points clés du rebond industriel. « Nous nous engageons à faciliter les conditions de transport et d’hébergement de nos apprentis. Nous nous engageons à chaque fois que cela est possible à embaucher au moins un apprenti chaque année », précise la charte.

« Demain nous pouvons purement perdre le travail. Le risque d’un choc fort dans la durée est à prévoir »

Avec un milliard d’euros d’investissements récents dans l’industrie mosellane, il apparaît indéniable que la filière revêt un intérêt certain sur le territoire. « C’est notre patrimoine », se fend le président, avant de poursuivre : « Justement il faut soutenir l’existant et augmenter les productions qui existent localement pour gagner des marchés face aux pays d’Europe de l’Est. C’est ce qui permet aux groupes de voir du potentiel, et même de s’implanter », indique le président en se référant au groupe allemand Knauf Insulation qui a choisi Illange pour bâtir une usine de laine de roche.

L’industrie en danger

Indéniablement certains secteurs souffrent plus que d’autres. Mais ces filières pourraient aussi se relever rapidement. « Les situations sont terribles pour les commerçants, le tourisme, l’événementiel… Pour les professionnels en place. Mais les filières ne sont pas menacées. Quand demain tout reprendra, nous retournerons chez le coiffeur, au restaurant… On ne peut le faire en Chine. Dans l’industrie, nous faisons face à une concurrence internationale. Le risque est de voir s’envoler des marchés. Demain, nous pouvons purement perdre le travail. Le risque d’un choc fort dans la durée est à prévoir », ponctue le président de l’UIMM. La crise sanitaire, en cas d’immobilisme, pourrait donc faire planer un choc brutal de l’industrie à moyen terme.

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