« Toute l’équipe est mobilisée pour incarner la SATT Sayens »
Interview # Innovation

Catherine Guillemin présidente de la SATT Sayens « Toute l’équipe est mobilisée pour incarner la SATT Sayens »

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Réélue à la tête de la SATT Sayens pour un mandat de trois ans, Catherine Guillemin estime que les travaux de la société d'accélération du transfert de technologie qui opère sur la Bourgogne Franche-Comté, la Lorraine et le Sud Champagne-Ardenne sont « sur la bonne tendance ».

« La SATT Sayens a conclu 54 contrats de licences, qui ont généré 1,6 M€ de revenus. » — Photo : © SATT Sayens

Vous venez de repartir pour un mandat de trois ans à la tête de la SATT Sayens. Quel bilan tirez-vous du travail déjà effectué ?

Catherine Guillemin : Notre mission consiste à détecter et évaluer les résultats de recherche les plus prometteurs et à soutenir leur développement jusqu’au marché. Cela se fait grâce à l’équipe pluridisciplinaire de la SATT Sayens, qui est en contact avec plus de 6 500 chercheurs issus des 140 laboratoires de recherche publique, répartis sur son périmètre d’intervention, à savoir la Bourgogne Franche-Comté, la Lorraine et le Sud Champagne-Ardenne. En investissant en moyenne 200 000 €, la SATT sécurise la propriété intellectuelle des inventions, finance et accompagne les projets d’innovation jusqu’à leur adoption par les entreprises en supportant les risques technologique et financier inhérents à ces projets. Les industriels ont donc accès à des technologies « dérisquées » (Rendues plus sûres, NDLR) favorisant la construction de partenariats de premier plan. Le PIA, soit le Programme d’investissements d’avenir, nous a dotés d’un budget de 57 M€ sur 10 ans, soit un peu moins de 6 M€ par an. Mais il faut rappeler que nous sommes une société de droit privé, avec un chiffre d’affaires d’environ 5 M€ par an. Depuis sa création fin 2013, la SATT Sayens a détecté 626 projets et a investi 19,9 M€ dans 102 projets innovants. Elle a généré la création de 8 start-up. Nous avons également conclu 54 contrats de licences, qui ont généré 1,6 M€ de revenus. Trois ans, c’est très court sur l’échelle de temps sur laquelle nous travaillons : je pense que nous sommes sur la bonne tendance et j’aborde ce nouveau mandat avec l’objectif de poursuivre le travail accompli.

En fusionnant en 2017 la SATT Grand Est et Welience pour créer la SATT Sayens, vous avez créé une nouvelle marque. Cette stratégie porte-t-elle ses fruits ?

C. G. : Absolument. Ce changement de nom marque un nouveau départ, et permet de clarifier la question de notre champ d’action. Auparavant, il pouvait y avoir une confusion avec la région administrative : désormais, les choses sont claires, et toute l’équipe est mobilisée pour incarner la SATT Sayens, la porter, la promouvoir et la construire, au profit de nos actionnaires et de leurs équipes, de nos partenaires, de nos clients. Aujourd’hui, l’équipe s’est totalement approprié cette nouvelle identité.

Vous êtes à l’interface entre deux mondes, celui de la recherche académique et celui de l’industrie. Votre action est-elle suffisamment identifiée ?

C. G. : Il est toujours possible de faire mieux… Mais notre travail de terrain, en proximité, ainsi que les rencontres, les témoignages autour de transferts réussis permettent de générer un bouche-à-oreille très favorable. Évidemment, notre action n’est pas grand public et nous ne ferons jamais de publicité, mais je vois les choses évoluer : on ne peut pas dire qu’il y ait un profil type de chercheur intéressé par le transfert de technologie, mais la génération actuelle a une autre vision de l’entreprise. Par ailleurs, nous travaillons aussi sur des « co-maturations », qui permettent à des PME locales d’avoir accès à des technologies développées dans des laboratoires universitaires.

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