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TMD Friction France lâche son usine de Creutzwald et ses 136 salariés
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TMD Friction France lâche son usine de Creutzwald et ses 136 salariés

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La direction de l’entreprise TMD Friction France a annoncé sa volonté d’arrêter les activités de son unique usine à Creutzwald (Moselle). Si aucun repreneur ne se manifeste, le site devrait fermer au printemps 2022. L’usine lorraine compte 136 salariés.

TMD Friction commercialise ses plaquettes de frein sous plusieurs marques comme Textar mais aussi Mintex, Don, Bendix ou encore Cobreq — Photo : Google Maps

Les 136 salariés l’ont appris ce jeudi 1er juillet 2021 et la direction l’a confirmé ce vendredi 2 juillet : le fabricant de plaquettes de frein TMD Friction France (CA 2018 : 20 M€) abandonne son usine lorraine. La filiale de l’équipementier allemand TMD Friction (5 170 salariés dans 12 pays), société du groupe japonais Nisshinbo, l’annonce dans un communiqué : elle engage un projet de "cessation de ses activités ayant pour conséquence prévisible la fermeture de son unique site de production situé à Creutzwald en Moselle." Une consultation du Comité social et économique est également lancée.

"Renforcement de la concurrence"

"Au cours des dernières années, TMD Friction France et son site de Creutzwald ont connu d’importantes difficultés liées aux évolutions structurelles de l’industrie automobile et aux contraintes réglementaires y étant associées, à un important renforcement de la concurrence sur le marché des plaquettes de frein et à un outil industriel peinant à répondre aux nouvelles normes du secteur, justifie la direction. En conséquence, l’entreprise a perdu de nombreux clients et ne réussit plus, depuis plusieurs années, à remporter de nouveaux contrats. Ainsi, ses résultats se sont particulièrement dégradés avec une baisse de 50 % de son chiffre d’affaires en quatre ans."

Pour faire face à ces difficultés, le groupe dit avoir "tout tenté" entre réductions des coûts et transferts vers Creutzwald des activités d’autres usines européennes. En vain. TMD Friction France assure désormais ne plus être en mesure de soutenir l’activité lorraine. C’est pourquoi l’entreprise a décidé de faire appel à un cabinet spécialisé pour trouver d’éventuels partenaires ou repreneurs. Si l’initiative échoue, le site devrait définitivement fermer ses portes à la fin mars 2022.

"Cela fait des années que nous perdons de l’argent et que les gens partent."

En attendant, TMD Friction France promet d’accompagner ses salariés. "Au cours des prochains mois, la priorité absolue de l’entreprise sera de faire émerger des solutions adaptées à la situation de chacun des 136 collaborateurs qui seraient concernés par le projet, explique la direction dans son communiqué. Des opportunités de reclassement interne ont d’ores et déjà été identifiées, de même que des opportunités de reclassement externe dans le même bassin d’emploi […]. De plus, consciente de l’impact de ce projet pour les collaborateurs qui pourraient être concernés, l’entreprise va proposer aux instances représentatives du personnel la mise en œuvre d’un plan d’accompagnement qui comprendra des mesures de soutien personnalisées pour chaque collaborateur".

Un PSE est engagé

En vue des discussions du plan social, prévues sur les trois prochains mois, le CSE s’est rapproché d'un avocat et d'un cabinet d'expertise comptable. "Nous allons tout faire pour que les salariés partent dans des conditions correctes", prévient Didier Ramon, membre du CSE et délégué CFTC (syndicat majoritaire). À l’annonce de la direction, l’élu syndical s’est dit "abattu mais pas surpris" : "Cela fait des années que nous perdons de l’argent et que les gens partent. Comme la masse salariale diminue, les budgets plaquettes aussi. Il y a vingt ans, nous en produisions 20 millions par an avec 300 salariés. Aujourd’hui, nous ne dépassons même pas les 6 millions avec 136 personnes. Et nous perdons encore de l’argent."

Selon Didier Ramon, cela fait des années que TMD Friction n’a pas investi en Moselle. D'après lui, le groupe aurait préféré "mettre le paquet" en Europe de l’Est ou en Asie. "Ils nous expliquent que nous coûtons trop cher. Forcément, ils nous comparent avec la Roumanie et la Chine ! Ici, nous sortons la plaquette pour 1,20 euro. En Roumanie, c’est 44 centimes. En Chine, c’est 34 ! Nous ne pouvons pas rivaliser." Le syndicaliste ne croit pas à un éventuel repreneur. "Il ne faut pas se leurrer, il n’y en aura jamais."

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