Cela faisait trois ans que Technisonic, entreprise spécialisée dans l’assistance technique auprès des centrales nucléaires, préparait son dossier. La bonne nouvelle est finalement tombée en septembre 2021 : la société, basée à Terville (Moselle), fait partie des trois établissements retenus par EDF pour effectuer la maintenance de l’ensemble du parc nucléaire français. Ce contrat de huit ans, entamé dès le début de cette année 2022, porte sur le cœur d’activité du sous-traitant lorrain : le contrôle non destructif (CND). Autrement dit, l’ensemble des techniques (ultrasons, radiographies industrielles, ressuages et magnétoscopies) permettant de vérifier la bonne santé des différents matériels en exploitation. "Ce contrat va nous permettre de nous développer et nous pouvons espérer une hausse de 25 % de notre chiffre d’affaires sur les cinq prochaines années", se réjouit le directeur général et cofondateur de l’entreprise en 1994 Fabrice Di Carlo.
Investissements matériels et humains
Pour convaincre EDF, la société aux 15 millions d’euros de chiffre d’affaires a dû montrer son plus beau visage à grands coups d’investissements dans du nouveau matériel (1,5 million d’euros) et dans la formation (25 000 heures). Chose que Technisonic ne pouvait se permettre avant 2016 et son intégration dans le groupe industriel lyonnais Gérard Perrier Industrie (CA : 250 M€ ; 2 000 collaborateurs). "Pour avoir accès aux marchés les plus importants, il faut avoir une taille minimale en termes de chiffres d’affaires et de ressources, estime le gérant. Nous nous sommes donc adossés à un groupe pour nous ouvrir de nouvelles portes." Et notamment celles des contrats d’envergure tenus par EDF : "Être présent sur ce type de marché, c’est une vitrine, reconnaît Fabrice Di Carlo. Bien sûr, cela va représenter une activité supplémentaire en termes de ressources mais cela va aussi nous permettre de nous tourner vers l’export ou d’autres secteurs d’activité comme l’aéronautique, un secteur où le groupe est déjà bien positionné." Pour autant, pas question de se précipiter. Le directeur mosellan sait qu’il aura déjà fort à faire à court terme. "Ce contrat important avec EDF, il va d’abord falloir le digérer. Une fois ce marché stabilisé, nous pourrons nous orienter vers d’autres secteurs hors du nucléaire."
Former et recruter
En attendant, pour "digérer" au mieux, Technisonic poursuit ses recrutements tambour battant. Celle qui comptait 85 salariés avant l’arrivée de Gérard Perrier Industrie en 2016, vient de dépasser la barre des 180 collaborateurs. Sur les dix derniers mois, le sous-traitant nucléaire a déjà embauché une vingtaine de personnes à la suite de 450 heures de formation gérées par le Gimest (Groupement des industriels de la maintenance de l’Est) et financées en partie par la Région Grand Est. Un dispositif qui accueillera une trentaine de recrues supplémentaires d’ici l’an prochain, toutes dédiées à ce nouveau marché. Sans compter la cinquantaine d’emplois supplémentaires annoncés sur les cinq ans qui viennent pour continuer à développer les activités historiques d’assistance technique au service d’EDF et de ses sous-traitants, comme la préparation de la maintenance lors des arrêts de tranche au sein des différentes centrales nucléaires françaises.