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StemInov accélère le développement de son biomédicament contre le choc septique
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StemInov accélère le développement de son biomédicament contre le choc septique

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La start-up nancéienne StemInov vient de boucler une levée de fonds de près d’un million d’euros qui va lui permettre d’accélérer le développement d’un biomédicament contre le choc septique. Face à ce syndrome complexe, la société explore une piste prometteuse basée sur l’injection de cellules souches.

« Nous savons que ce traitement répond à une forte demande des soins intensifs », détaille Julie Hutin, la PDG de StemInov — Photo : © Jean-François Michel

Considéré comme la première cause de décès dans les services de réanimation et la 11e cause de mortalité globale, le choc septique tue un patient dans le monde toutes les 3 à 4 secondes : « C’est un sujet important, mais les soignants sont aujourd’hui démunis », précise Julie Hutin, PDG et co-fondatrice de StemInov avec le professeur Danièle Bensoussan.

Fin 2020, la start-up basée à Nancy a réalisé une levée de 980 000 € auprès du fonds spécialisé dans le capital-risque Finovam Gestion (600 K€), via le Fira Nord Est, et de Bpifrance (380 K€) pour poursuivre le développement clinique d’un biomédicament, « WhartSep » qui ambitionne de proposer une solution pour traiter les patients en situation de choc septique.

« Tout commence par une infection, que ce soit par un virus ou une bactérie », détaille Julie Hutin. « Ensuite, dans certains cas, la réponse immunitaire de l’organisme devient excessive, déséquilibrée et finit par provoquer des défaillances d’organes, causant le décès dans 40% des cas ». La piste explorée par Danièle Bensoussan, praticien hospitalier et cheffe de service de l’Unité de thérapie cellulaire et banque de tissus du CHRU de Nancy consiste à utiliser des cellules souches mésenchymateuses, ou CSM, présentes dans la gelée de Wharton, ce tissu dont le rôle est d’entourer et protéger les vaisseaux du cordon ombilical.

Les géants de l’industrie pharmaceutique intéressés

« Actuellement, ces cellules sont récoltées mais pas utilisées », précise la dirigeante. En cultivant puis en injectant ces cellules à des patients avant la phase aiguë du choc septique, StemInov veut montrer que ce traitement permettait d’éteindre la réponse immunitaire anormale de l’organisme et de réparer les désordres sur les organes lésés : « L'injection des cellules fonctionne sur des animaux, maintenant nous voulons faire la démonstration chez l’Homme », explique Julie Hutin.

La levée de fonds doit permettre d’aller au bout de la phase d’essais cliniques, dite « IIa », menée actuellement par le CHRU de Nancy et qui va inclure une trentaine de patients. Pour la phase d’essai clinique IIb, où seront inclus « au minimum une centaine de patients », Julie Hutin travaille déjà sur une nouvelle levée de fonds, qui devra se compter en « dizaine de millions d’euros ». Ensuite, StemInov veut « atteindre la phase III d’essais cliniques à plus grande échelle, avec un partenaire de l’industrie pharmaceutique, avant de commercialiser officiellement le traitement ». Une phase où il faudra rassembler des centaines de millions d’euros.

Très innovantes, les thérapies impliquant des CSM commencent à intéresser les géants de l’industrie pharmaceutique : le groupe Novartis (CA : 50 milliards de dollars) a ainsi dévoilé récemment avoir atteint la phase III avec un candidat médicament basé sur des CSM. Pour Julie Hutin, le fait que les géants de l’industrie s’intéressent à ces traitements innovants est un indice « très positif » pour l’avenir de « WhartSep » : « L’industrie cherche des candidats médicaments dérisqués », précise la PDG de StemInov.

Prometteuses, les CSM le sont aussi pour lutter contre l’épidémie liée au coronavirus SARS-CoV-2 : « Notre médicament de thérapie innovante « WhartSep » est également en cours d’essai clinique de phase IIa chez les patients atteints de la Covid-19 », dévoile Julie Hutin.

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