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Stations de ski : le PDG de Labellemontagne se dit « sidéré » par les annonces de l'exécutif
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Stations de ski : le PDG de Labellemontagne se dit « sidéré » par les annonces de l'exécutif

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Estimée impossible par Emmanuel Macron ce 24 novembre, l'ouverture des stations à Noël a finalement été autorisée ce jeudi par Jean Castex, mais sans remontée mécanique. Un coup de massue pour le Vosgien Jean-Yves Remy, PDG du groupe Labellemontagne, basé en Savoie, regroupant sept domaines en France et emploie 250 salariés à l'année et 1 300 en saison.

Jean-Yves Remy est le PDG de Labellemontagne, l'entreprise gestionnaire de sept domaines skiables en France, dont ceux de La Bresse-Hohneck et de la Schlucht dans les Vosges — Photo : Philippe Stirnweiss

Comment réagissez-vous à ces annonces ?

Jean-Yves Remy : Je suis dans un état de sidération. Hier encore, nous étions en train de négocier avec l’administration, les ministères et les acteurs de la montagne pour établir les conditions d’ouverture. Cela est d’autant plus déroutant que nous avions trouvé un consensus avec des protocoles sanitaires pour chaque corps de métiers. Au final, c'est la douche froide. Nous considérons cette déclaration comme une volte-face. Nous ne savons plus à quelle sauce nous allons être mangés. Nos clients nous appellent et nous ne savons pas quoi leur répondre. L’incompréhension est totale.

Emmanuel Macron assure que la réouverture se fera en coordination avec nos voisins européens. Cela peut-il modifier la donne ?

Ce que je sais, c’est que l’Autriche a confirmé sa volonté d’ouvrir ses stations bien avant la déclaration d’Emmanuel Macron. C’est le pays avec qui nous sommes en concurrence directe. Attendons de voir les décisions et les textes réglementaires mais si, d’aventure, la fermeture est actée jusqu’en janvier, les pertes seront très importantes.

Comment aviez-vous vécu le premier confinement en fin de saison 2019-2020 ?

L’impact psychologique du confinement de mars a été terrible. À Labellemontagne, nous avons fermé toutes nos stations du jour au lendemain. En 48 heures, nous avons placé 800 personnes en activité partielle. En revanche, l’impact économique a été relatif car nous étions sur une fin de saison sans grande affluence. Les stations que je représente ont quand même perdu 10 % de leur chiffre d’affaires. Mais là, si nous restons totalement à l’arrêt jusqu’en janvier 2021, c’est totalement différent : fermer les quatre semaines avec Noël et Nouvel an, c’est une perte assurée de 25 à 30 %. Pour Labellemontagne, c'est considérable : cela représente 25 millions sur nos 85 millions d'euros de chiffre d'affaires annuels.

Si le massif des Vosges, en manque de neige depuis trois saisons, perd ses remontées mécaniques en décembre, perd-il aussi ses touristes ?

Non, nous aurons du monde pour les fêtes de fin d'année. Dire que les gens ne vont pas se mettre au vert pendant les vacances, c’est un leurre. Mais le problème, c’est que nous allons faire face à une concentration de personnes au pied des pistes. Elles viendront au même endroit pour profiter de la neige mais ce sera sans nous, sans locaux d’accueil et sans aucune sécurité sanitaire.

Quel sera l'impact de la fermeture des restaurants également ?

Le ski a toujours été un support nécessaire à l’économie d’un territoire. Hôtels, commerces, loisirs : l’ensemble des acteurs de la montagne sont concernés et pas plus tard qu’aujourd’hui, nous nous sommes réunis pour agir et faire de nouvelles propositions. Je ne sais pas si nous arriverons à infléchir la position du gouvernement mais nous sommes déterminés. Sidérés, mais déterminés.

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