Après les professionnels, les particuliers. Revendiquant près de 2 500 scooters vendus aux professionnels de la livraison et du dernier kilomètre, le concepteur et constructeur Red Electric dont le siège social est basé à Nancy change de stratégie pour convaincre les particuliers : "Aujourd’hui, j’ai envie de construire une marque", affirme le cofondateur de Red Electric, Valentin Dillenschneider. "Et l’objectif de cette marque n’est pas seulement de vendre un scooter électrique mais de créer un écosystème, de vendre un service global proposant un service de qualité, un assemblage réalisé en France mais aussi des briques de services, comme des applications permettant de contrôler l’autonomie de son scooter ou de le géolocaliser".
Le dirigeant, qui songe déjà à de grands rassemblements lors des lancements des nouveaux modèles de scooter et convoque en exemple la marque Harley Davidson, a choisi d’ouvrir son capital à ses clients, grâce la plateforme de financement participatif Crowdcube, pour les fédérer autour de Red Electric. "Le but pour nous, c’est de fédérer un maximum de personnes", insiste Valentin Dillenschneider. "Pas forcément de lever des millions d’euros, mais de proposer à tout un chacun de rentrer au capital, à partir de 10 €."
Une levée comprise entre 500 000 € et un million d’euros
L’opération est programmée en deux phases : un système d’inscription permettra aux plus motivés d’investir prioritairement jusqu’au 14 juin 2022, puis la campagne sera élargie à l’ensemble des utilisateurs de la plateforme Crowdcube, jusqu’au 7 juillet 2022. "Beaucoup de nos clients professionnels ont saisi l’opportunité pour entrer au capital", se félicite Valentin Dillenschneider.
Red Electric s’appuie aujourd’hui sur une cinquantaine de salariés, répartis entre un centre de R & D installé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et une plateforme industrielle à Nogent-sur-Oise (Oise) : le constructeur compte lever entre "500 000 € dans la fourchette basse et 1,5 million d’euros dans la fourchette haute", précise le cofondateur de Red Electric.
Depuis sa création en 2015, le concepteur et constructeur né à Nancy a déjà rassemblé 12 millions d’euros, et affiche des croissances de "plus de 100 % par an", dévoile Valentin Dillenschneider. S’il préfère rester discret sur le chiffre d’affaires de l’entreprise, le dirigeant indique que "depuis 2018, plus de 6 millions d’euros de chiffre d’affaires ont été réalisés". Avant la fin de son mandat, en février 2022, le directeur général délégué de Red Electric, Bertrand de la Tour d’Auvergne, indiquait au Journal des Entreprises que le carnet de commandes de l’exercice 2022 contenait environ 12 millions d’euros de vente.
Beaucoup plus de demandes que prévu
Après un exercice 2021 marqué par des difficultés d’approvisionnement, 2022 pourrait bien être une année pleine pour le fabriquant français : les conducteurs parisiens de scooter ont bien compris qu’à partir du 1er septembre 2022, le stationnement allait devenir payant dans les rues de la capitale pour les deux roues à essence. " C’est un très gros driver pour le marché ", estime Valentin Dillenschneider, qui concède avoir "beaucoup plus de demandes que prévu" et quelques difficultés à livrer. "Mais nous avons su nous réorganiser en multipliant par trois le nombre de fournisseurs sur les composants stratégiques. Nous avons donc beaucoup plus de visibilité."
L’entreprise est engagée dans la relocalisation en France de la production du Model E, de fait, Red Electric pourra livrer ses premiers scooters assemblés en France (ils l’étaient jusqu’alors en Chine), dans les locaux de la société Chastagner (15 M€ de CA en 2021, 150 salariés), basée à la Ferté-Bernard dans la Sarthe, à horizon "fin 2022, début 2023", précise Valentin Dillenschneider. l"Aujourd’hui, la Chine est beaucoup moins compétitive. Si on met bout à bout le prix du transport qui a explosé, les prix des composants, et l’intérêt marketing de pouvoir revendiquer un assemblage réalisé en France, la différence de coût n’est pas énorme."
