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Pourquoi Adista veut alimenter un datacenter aux biodéchets
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Pourquoi Adista veut alimenter un datacenter aux biodéchets

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Pour accompagner la croissance de son activité, l’opérateur cloud et télécoms Adista, basé à Nancy, va investir dans un nouveau datacenter, alimenté en énergie par un méthaniseur.

Le prochain datacenter du groupe Adista sera installé à la campagne, à proximité d’une unité de méthanisation et d’une exploitation agricole — Photo : GRDF

L’explosion des usages du numérique s’accompagne d’une augmentation de la consommation des datacenters, ces usines à produire et à stocker des données. Une étude commandée par la Commission européenne montre que la consommation des datacenters européens va passer de 76,8 TWh actuellement à 98,52 TWh en 2030, soit une augmentation de 28 %. Un constat qui a amené Adista, opérateur cloud et télécoms basé à Nancy, à imaginer des solutions pour limiter l’impact environnemental de son nouveau datacenter. "Nos clients ont de plus en plus besoin de stockage, de puissance de calcul et nous sommes donc amenés à ouvrir de nouveaux espaces pour héberger ces ressources", précise Olivier Grosjeanne directeur technique d’Adista. Le groupe nancéien pèse aujourd’hui 220 millions d’euros de chiffre d’affaires et compte près de 900 collaborateurs. Les ambitions de développement de l’entreprise, qui seront réalisées avec de la croissance organique mais aussi des croissances externes, sont connues : atteindre 500 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2025.

Le plus haut niveau de certification

Actuellement, l’opérateur exploite six datacenters en propre et loue des capacités dans cinq autres. "Nous avons commencé nos recherches il y a un an", précise Olivier Grosjeanne. Quand le géant de l’informatique Microsoft a choisi de plonger ces datacenters dans l’eau pour les refroidir à moindre coût, Adista a choisi une option plus compatible avec son implantation géographique : installer son futur datacenter à la campagne, à proximité d’un méthaniseur existant et alimenté en effluents agricoles et autres biodéchets par une exploitation agricole. Une innovation portée par Datafarm Energy, start-up basée à Évry-Courcouronnes (Essonne), qui développe une solution pour produire de l’électricité et du froid à partir du gaz issu de la méthanisation.

"Notre innovation : coupler l’agriculture et l’informatique"

"Innover, aller vers l’innovation, c’est dans l’ADN du groupe Adista", insiste Olivier Grosjeanne, qui assure que la solution développée par Datafarm, appelée Datafarm Box, ne fait courir "aucun risque aux clients". Pour le directeur technique d’Adista, la vraie innovation repose sur le fait de "coupler ces deux métiers que sont l’agriculture et l’informatique. Les procédés sous-jacents, la méthanisation et la trigénération, qui permet de fabriquer de l’électricité et du froid à partir de biodéchets, sont des technologies et des matériels qui sont maîtrisés depuis un certain nombre d’années", souligne Olivier Grosjeanne.

Si le directeur technique d’Adista préfère rester discret sur le montant total de l’investissement, il indique que "le surcoût pour avoir un datacenter qui fonctionne à l’énergie verte et qui soit totalement neutre en carbone n’est pas si élevé par rapport à un datacenter classique". Premier datacenter mis en production par Datafarm, cette nouvelle usine à données numériques répondra à la norme "Tier IV", soit la certification correspondant au plus haut niveau de disponibilité possible. Les datacenters sont en effet classés de Tier I à Tier IV en fonction de leur tolérance aux pannes et de leur capacité à rester disponible pour l’utilisateur final.

Un datacenter à la campagne

"Avec cette approche portée par Datafarm, c’est une source d’énergie verte qui va devenir notre source d’énergie principale, mais elle vient aussi en complément de nos sources d’énergie classiques, que sont l’électricité par le réseau Enedis et les groupes électrogènes, détaille Olivier Grosjeanne. Finalement, on augmente le niveau de disponibilité du datacenter."

Autre sujet sur lequel Olivier Grosjeanne veut rester discret, c’est la localisation exacte du futur datacenter : "Le siège d’Adista est à Maxéville, en région nancéienne. Disons donc qu’il sera probablement situé autour de la région nancéienne". Le site retenu, à proximité d’une exploitation agricole, dispose déjà d’un méthaniseur en fonctionnement : "La capacité de production d’énergie du site, la régularité de production, tout cela est connu. Il n’y a aucun risque sur la capacité du site retenu à pouvoir soutenir la cadence." Le département de la Meurthe-et-Moselle compte actuellement 25 méthaniseurs agricoles en production, dont les puissances s’étalent de 65 KW à 1 560 KW. La mise en production du nouveau datacenter d’Adista est programmée avant l’été 2023.

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