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Pour les Autocars Schidler, pas de retour à la normale avant 2021
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Pour les Autocars Schidler, pas de retour à la normale avant 2021

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En Moselle, les Autocars Schidler ne comptent pas retrouver un niveau d'activité normal avant 2021. Ce transporteur de voyageurs pourra compter sur des aides spécifiques, comme l'ensemble des acteurs du tourisme.

Les autocars Schidler sont contraints de rester sur le parking depuis bien trop longtemps — Photo : Autocars Schidler

Par solidarité, les Autocars Schidler avaient mis leurs véhicules à disposition pour transférer les malades de la Région Grand Est vers des hôpitaux d’autres territoires. À son tour, la PME de Moselle de 70 salariés, qui affiche 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, a besoin d'être aidée. Elle est spécialisée dans les voyages touristiques, qui représentent la majorité de son activité, et achemine aussi des scolaires en Lorraine et transporte des personnes handicapées.

« Le téléphone ne sonne pas. Entre mars et juin, j’aurai perdu deux millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous souffrons depuis longtemps. Et ce, avant même le confinement, à cause de l’annulation des voyages scolaires. Les longs week-ends de mai sont une mine d’or pour nous, avec 200 commandes par semaine. Tous mes autocars auraient dû être sur les routes d’Europe », déplore le dirigeant Thierry Schidler.

Paradoxalement, l’année s’annonçait excellente pour les 90 ans d’existence d’Autocars Schidler. Avant la crise, les carnets de commandes étaient remplis sur six mois. La PME, qui dispose d’un parc de 65 autocars, ne pense pas pouvoir reprendre une activité normale avant 2021. « Cet été, les gens hésiteront, privilégieront les vacances en famille et en voiture. Nous ne pourrons pas compter non plus sur la clientèle d’étrangers. De plus, avec les règles de distanciation sociale, un autocar qui peut prendre 50 passagers va voir sa capacité divisée en deux… », indique Thierry Schidler.

Le dirigeant peut toutefois s'appuyer sur des aides spécifiques de l'Etat. Pour les transporteurs de voyageurs, le gouvernement s'y est pris à deux fois. Dans la première mouture du plan tourisme, les transporteurs de voyageurs ne pouvaient pas bénéficier de toutes les aides proposées par l’État. Depuis, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) a obtenu gain de cause. « Sauvez nos entreprises familiales en péril imminent ! », implorait ainsi à la mi-mai le syndicat professionnel au Premier ministre Édouard Philippe.

Les transporteurs de voyageurs enfin entendus

Depuis fin mai, l’éligibilité des entreprises de transport public routier collectif qui exercent dans le secteur touristique aux mesures de soutien du plan tourisme est actée. Le gouvernement a entendu le cri d’alerte poussé par toute une filière. Ainsi, l’activité partielle au taux maximum est maintenue jusqu’à la fin du mois de septembre 2020 (au-delà de septembre, les conditions pourront être revues le cas échéant), les petites structures bénéficient du fonds de solidarité pour les TPE qui y sont éligibles (moins de 20 salariés et moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires) jusqu’à la fin de l’année avec une aide augmentée jusqu’à 10 000 euros.

Les entreprises du secteur sont aussi exonérées de charges sociales pour les mois de mars à juin pour les PME-TPE, complétées par un crédit de cotisations représentant 20 % des salaires versés sur ces quatre mois. Cette dernière mesure était particulièrement réclamée par Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV. Par ailleurs, l’État s’est engagé à ce que le secteur bénéficie de la prolongation des reports des échéances bancaires de 6 à 12 mois.

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