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Pour continuer à se développer, le groupe Ober joue sur trois leviers
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Pour continuer à se développer, le groupe Ober joue sur trois leviers

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Le fabricant de panneaux de décoration murale basé dans la Meuse fait face à un recul sur le marché français de l'agencement intérieur. Pour continuer à avancer à l'export, Ober parie sur l’optimisation de l’outil industriel, la R&D et la croissance externe.

Le groupe Ober réalise la moitié de son activité à l’export. — Photo : © Philippe Bohlinger

Le redressement opéré en quinze ans par Ober Surfaces n’est pas de façade. Basé à Longeville-en-Barrois (Meuse), le fabricant de panneaux de décoration murale a vu son chiffre d’affaires croître de 180 % depuis sa reprise en 2004 par une équipe de cadres dirigeants. En 2018, il s’est établi à 39,8 millions d’euros sur l’ensemble du périmètre du groupe Ober, pour un Ebitda de 3,2 millions d’euros, en croissance annuelle de 3,7 %. Son recul sur le marché français de l’agencement intérieur (palaces, yachts, restaurants, etc.) constitue un nouveau défi. Pour l’entreprise de 430 salariés cotée sur Euronext Paris, cela implique d’accroître l’export qui représente la moitié des ventes.

L’optimisation de l’outil industriel, la R & D et la croissance externe représentent les trois leviers actionnés par l’équipe de managers. Pour orchestrer son développement, ce fleuron lorrain du luxe s’est séparé de son activité historique de tranchage. Ce procédé de transformation permettait d’obtenir, à partir de troncs d’arbres, de fines feuilles de 0,6 mm d’épaisseur. Le site meusien en consomme un million de mètres carrés par an.

« L’activité de tranchage héritée de notre passé de scierie apparaissait très consommatrice de cash. Or nous avions besoin de fonds pour développer l’entreprise. Aujourd’hui nos plaquages arrivent principalement d’Amérique du Nord », explique Étienne de La Thébeaudière, le PDG du groupe Ober. Les fines feuilles sont produites à partir d’essences de toutes origines, parmi lesquelles des bois précieux comme l’ébène blanc d’Asie du sud-est ou le ziricote d’Amérique du Sud.

Une stratégie d’acquisitions

Le groupe a ainsi pu jouer la carte de la croissance externe. L’entreprise Ober Surfaces à Longeville-en-Barrois demeure son vaisseau amiral (134 salariés). Depuis 1968, le site produit par stratification à chaud (imprégnation de résine, à la manière du Formica) des panneaux décors en bois précieux de 3 à 4 m² d’une grande résistance. Le rachat du parisien Marotte en 2006 a permis d’élargir la gamme aux décors en bois brut, non stratifiés. Cette activité a été intégrée dernièrement à l’usine meusienne pour des questions de rentabilité.

L’entreprise a également repris en 2017 Concrete LCDA à Avrillé (Maine-et-Loire) et ses 43 personnes employées dans la fabrication de décors en béton. Enfin, le groupe exploite l’usine Stramiflex en Tunisie (250 personnes) qui réalise des décors papier et aluminium « essentiellement pour le marché du Maghreb », indique le PDG.

La R & D forme le troisième pilier de la stratégie d’Ober, qui y consacre chaque année 2 % de son chiffre d’affaires. Cet investissement a permis au groupe de lancer en 2015 sa marque Pure Paper, des décors en papier réalisés par le designer Patrick Norget. Il a également imaginé des panneaux acoustiques personnalisables via un configurateur (matériau, finition, motif de perforation) : « Depuis huit mois, les architectes d’intérieur ont la possibilité de prendre la main sur la machine en créant leurs propres graphismes. Ils adorent ! », s’enthousiasme Clément Lescanne, directeur général délégué. Enfin, la société explore prudemment la possibilité de diminuer l’épaisseur des plaquages. Les plus précieux peuvent atteindre 100 euros par mètre carré, contre 3 euros pour le traditionnel chêne.

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