Gêné par les difficultés à recruter les meilleurs profils, Franck Legardeur, le dirigeant de Delmonicos, start-up messine, veut pourtant maintenir le cap : "Nous avons besoin de renforcer l’équipe. Nous allons recruter entre deux et quatre personnes à moyen terme. Nous serons huit d’ici quelques jours et l’objectif, c’est d’être une quinzaine à la fin de à la fin de l’année. Mais nous avons beaucoup de difficultés à recruter. Notamment la denrée rare qu’on appelle des développeurs".
Lancée il y a huit mois à Metz, Delmonicos développe une solution logicielle basée sur la blockchain pour les bornes de recharges de véhicules électriques. "Dans peu de temps, nous aurons réussi à rassembler entre 5,8 et 6 millions d’euros", se félicite Franck Legardeur, qui attend encore les derniers accords de Bpifrance pour un financement en soutien à l’innovation, à hauteur de 2 millions d’euros.
L’innovation portée par Delmonicos, qui a germé avec 135 000 euros de capital au sein de Lumena, la start-up studio basé à Metz, bénéficie de "l’expertise de l’équipe pluridisciplinaire de Lumena", insiste le dirigeant de Delmonicos. "Technologie, levée de fonds, communication, cela nous permet d’aller vite sur tout ce que nous entreprenons". Une confiance qui s’appuie aussi sur les bons retours enregistrés lors du CES de Las Vegas, en janvier dernier. "Grâce à la technologie portée par Delmonicos, nous allons permettre à n’importe quel utilisateur de véhicule électrique de se présenter devant une borne et sans aucune difficulté, de pouvoir s’authentifier, s’identifier et lancer une charge au juste prix. C’est vraiment l’interopérabilité", résume Franck Legardeur, qui est revenu des États-Unis avec deux certitudes : "La première c’est que la solution répond à un besoin. La deuxième, c’est l’appétence du marché".
Les grands comptes français à Las Vegas
Avec son équipe de cinq personnes, le dirigeant a pu réaliser "300 démos en trois jours", malgré la faible affluence du CES : 75 % de participants en moins par rapport aux années "pré-Covid". Au final, Delmonicos peut compter sur "une cinquantaine d’entreprises très sensibilisées. Et dans les 50, je pense qu’il y en a une quinzaine avec qui on va pouvoir faire des choses. C’est hyper positif", se félicite Franck Legardeur qui estime avoir touché "beaucoup d’acteurs différents, que ce soit des utilisateurs de véhicules électriques de flotte, la poste japonaise, la ville de Chicago, des investisseurs, ou encore des grands comptes français. Ce qui est paradoxal, c’est qu’il faut se retrouver au CES pour arriver à trouver les grandes entreprises françaises".
La solution portée par Delmonicos a déjà intéressé le groupe DBT (CA : 10 M€ ; effectif : 75), basé à Brebières (Pas-de-Calais), spécialisé dans la conception et la fabrication de bornes de recharges rapides pour les véhicules électriques. En juin dernier, le groupe nordiste a pris une participation minoritaire au capital de Delmonicos, participation qui pourra monter jusqu’à 25 %. Parallèlement, Franck Legardeur et son équipe avancent sur une levée de fonds, soutenus sur ce sujet par Michel Onfray, un des cofondateurs de Lumena et PDG de la Compagnie du Diamantaire.
