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Pharmagest lance une box pour maintenir les personnes âgées à domicile
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Pharmagest lance une box pour maintenir les personnes âgées à domicile

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Après près de deux années de test, le groupe Pharmagest lance la commercialisation de sa box Noviacare. Embarquant une intelligence artificielle, cette solution visant à maintenir les personnes âgées à domicile, veut bousculer le marché de la téléassistance.

Mathieu Muller, directeur R&D sur le projet Noviacare pour le groupe Pharmagest et fondateur de Noviatek, présente la version de la box qui sera mise sur le marché — Photo : © Pharmagest

Après deux années de test, le leader français de l’informatique officinale, le groupe Pharmagest (150 M€ de CA ; 1 100 salariés) lance la commercialisation d’une box destinée à maintenir les personnes âgées à domicile, en prévenant la perte d’autonomie par une surveillance très précise.

L'intelligence artificielle à domicile

Baptisée Noviacare, cette solution s’appuie sur un réseau de capteurs posés dans les pièces du domicile et sur une intelligence artificielle qui interprète les données collectées. L'IA est ainsi capable de décrypter les habitudes de la personne surveillée et de prévenir les dérives à sa routine, mais aussi d’alerter les secours en cas de chute. « C’est un projet qui a nécessité quelques millions d’investissement », souligne Thierry Chapusot, le président du conseil d’administration de Pharmagest.

Tout a commencé à l’été 2016, avec le rachat de 80 % du capital de la start-up Noviatek. « À l’époque, nous étions sur une version 0 de notre box, qui s’apparentait plus à un automate industriel », détaille Mathieu Muller, fondateur de Noviatek, devenu directeur R&D sur le projet Noviacare pour le groupe Pharmagest.

Les utilisateurs participent à la conception

En septembre, le groupe lorrain s’engage dans une collaboration avec la Carsat Nord-Est, un organisme du régime général de la sécurité social qui a débloqué une subvention de 490 500 € pour lancer un test grandeur nature de la box Noviacare. Une cinquantaine de personnes âgées, habitant dans le Lunévillois, les Vosges ou encore le nord de la Meurthe-et-Moselle, sont volontaires pour mettre la box à l’épreuve.

« Au final, on peut dire qu’en deux ans, on a fait un bond cinq ans », estime Erwan Salque, directeur innovation et solutions patients. Entre la première version de la box et celle qui sera mise sur le marché, les différences sont nombreuses : « Il y a désormais une véritable intelligence embarquée », précise Mathieu Muller. « Je pense que c’est rare de voir un projet industriel évoluer autant au contact des utilisateurs. » Diminution de la taille de la box, amélioration de l’algorithme, possibilité de personnalisation, l’enjeu pour le groupe était de « coller à 100 % aux demandes des utilisateurs », affirme le directeur R&D du projet, tout en restant à des tarifs accessibles : 49 € par mois.

« C’est un niveau de prix très raisonnable, correspondant à ceux du marché, qui propose pour l’instant des solutions de télésurveillance basique. Notre solution est complexe, très innovante, et cela va nous imposer d’en vendre beaucoup », lâche Erwan Salque.

La France en retard en matière de téléassistance

L’atout du groupe ? « La maîtrise de la chaîne de valeur », affirme le directeur de l’innovation. Pesant pour l’instant 3,17 M€ dans le résultat opérationnel du groupe, qui atteint sur le dernier exercice 38,8 M€, la division « Solutions e-santé » de Pharmagest a devant elle « de belles perspectives de croissance », estime Thierry Chapusot.

Discret sur les objectifs, Erwan Salque, évoque un marché prometteur : « En France, 700 000 personnes sont équipées d’une solution de téléassistance contre deux millions au Royaume-Uni. Notre marché est dans cet écart, dans ces 1,3 million de personnes. »

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