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Peltex mise sur le tapis pour chien pour se relancer
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Peltex mise sur le tapis pour chien pour se relancer

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L’entreprise Peltex, spécialisée dans la production et la commercialisation de fausse fourrure, mise sur une nouvelle gamme de tapis pour chien écoresponsable. Depuis son ouverture en 1961, la PME vosgienne a toujours dû adapter sa production en fonction des modes vestimentaires et de la concurrence mondiale.

Vincent Perry, le directeur de l'entreprise de textile vosgienne Peltex, mise sur la production d'un tapis pour chien écoresponsable pour doper ses ventes en 2019 — Photo : © Jonathan Nenich

Depuis sa création en 1961, Peltex, dernier producteur français de fourrure synthétique, n'a pas eu d'autre choix que de toujours adapter son activité aux modes vestimentaires et décoratives. « Nous avons dû et devons encore nous remettre en cause perpétuellement », souffle Vincent Perry, qui a racheté la société basée à Sainte-Marguerite, dans les Vosges, en 2006. Car Peltex, détenu par la Compagnie française d’Afrique occidentale jusqu’en 1979, a connu un pic à 700 employés en 1973 avant d'être contraint de cesser son activité quand la mode de la fausse fourrure s’est éteinte, à l’orée des années 80.

« Si nous ne nous étions pas lancés sur le tapis, nous n’existerions plus »

Rapidement reprise par certains de ses cadres, l'entreprise oriente alors sa production vers l’habillage des peluches. Mais ce marché est vampirisé par la Corée du Sud au début des années 90. Une nouvelle fois, Peltex souffre et doit s’adapter. La PME vosgienne, qui emploie aujourd'hui 16 salariés et réalise un million d’euros de chiffre d’affaires (via les catalogues de vente par correspondance), mise désormais sur trois secteurs : les tapis de salle de bains et de décoration et, surtout, le tapis pour chien.

Une nouvelle gamme écoresponsable

L’usine produit entre 40 et 50 000 tapis pour chien chaque année, dont 60 % part à l’export, en Europe et aux États-Unis. Un produit qui représente déjà un tiers du chiffre d'affaires de l’entreprise. Pour développer son activité, Peltex a récemment lancé une nouvelle marque, EcoBed, fabriquée à partir de fibres plastiques issues de bouteilles recyclées et vendue comme écoresponsable. « Nous maîtrisons la fabrication de nos produits de A à Z et utilisons des produits qui ne nuisent pas à la santé des animaux », martèle Vincent Perry, qui entend séduire une clientèle de propriétaires de chiens sensibles au bien-être animal. Via cette nouvelle gamme de tapis pour chien écoresponsable, Peltex espère réaliser 500 000 € de chiffre d'affaires supplémentaires.

Une carte à jouer en Allemagne

Elle, qui cherche désormais à commercialiser ses produits directement auprès des consommateurs finaux, a pris conscience qu’adapter son marché était obligatoire. « Nous ne pouvons plus compter sur la fausse fourrure dans l’habillement car c'est un tissu difficile à travailler, dans la découpe surtout. Or la main-d’œuvre étant bien moins chère en Chine, tout y est délocalisé. Si nous ne nous étions pas lancés sur le tapis, nous n’existerions plus », analyse Vincent Perry, péremptoire. A contrario, le marché du tapis pour chien fait office de niche. En France, Peltex fait cavalier seul. Ses concurrents se trouvent en Angleterre et en Hollande. « Avec le Brexit, les cartes vont être redistribuées sur le marché européen, c'est donc une opportunité pour nous d'augmenter notre part de marché en Allemagne », ponctue le directeur. Avec neuf millions de chiens, l’Allemagne est en effet le premier pays européen en termes de population de canidés devant la France, avec un peu moins de huit millions de représentants du plus fidèle compagnon de l'homme.

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