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Novacarb obtient le feu vert pour lancer sa transition énergétique
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Novacarb obtient le feu vert pour lancer sa transition énergétique

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Le producteur de carbonate et de bicarbonate de sodium basé à Laneuveville-devant-Nancy, Novacarb, vient d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché de l’électricité produite par sa future centrale biomasse, baptisé Novawood. Retoqué en juillet dernier, ce projet apparaît comme une première étape nécessaire pour lancer la transition énergétique du site, avant d’envisager l’abandon définitif du charbon.

L'usine Novacarb emploie 300 personnes directement et 1 350 personnes sont liées à l'activité du site. Le projet Novawood devrait créer 20 emplois directs supplémentaires. — Photo : © Jean-François Michel

« Juste avant Noël, on peut dire que c’est un très beau cadeau… » L’annonce des lauréats à l’appel d’offres lancé par la Commission de régulation de l’énergie, dit « CRE 5-3 », restera comme une très bonne nouvelle pour Frédéric Louis, le directeur de l’usine Novacarb (300 salariés, 140 M€ de CA) de Laneuveville-devant-Nancy, en Meurthe-et-Moselle : le projet Novawood de construction d’une centrale de cogénération biomasse de 14,6 MW sur le site de production de bicarbonate et de carbonate de sodium lorrain figure en effet parmi les projets sélectionnés. Un investissement de 80 millions d’euros qui doit tout simplement assurer la pérennité du site Novacarb.

« Aujourd’hui, le site franchit une étape décisive dans sa transition énergétique après 5 ans de travail et d’efforts avec nos partenaires, nos élus et les autorités locales qui ont su nous accompagner tout au long du processus », estime Frédéric Louis. Pour Wilfrid Petrie, directeur général adjoint d’Engie et associé au sein de Novawood, « ce succès n’aurait pas été possible sans un effort très important de tous les partenaires du projet pour remettre une offre gagnante à l’appel d’offres de la CRE ».

En juillet dernier, le Premier ministre avait estimé que le projet conduisait à « des résultats où le contribuable et le consommateur en arrivent à payer l’électricité au moins trois fois au-dessus du prix du marché ». En retoquant le projet, Édouard Philippe suggérait alors de travailler « pour trouver les solutions efficaces, et peut-être un peu moins triviales que cet appel d’offres, pour soutenir cette entreprise ».

Remplacer le charbon à hauteur de 35 %

C’est aujourd’hui chose faite : « Nous avons optimisé le projet », souligne Frédéric Louis. Le projet Novawood s’appuie dans sa dernière version sur un prix du mégawattheure d’environ 113 €, contre 150 dans sa première version. « Nous avons aussi augmenté la puissance de la chaudière biomasse qui sera installée, pour atteindre 14,6 MW », précise le directeur de Novacarb. Le combustible ? Du bois de récupération et des traverses de chemin de fer, collectés par la SNCF lors des opérations de maintenance sur les voies.

Une fois mis en service, le projet Novawood permettra de remplacer le charbon, utilisé jusqu’ici pour produire l’énergie du site industriel, à hauteur de 35 %. Déjà doté de deux lignes de cogénération gaz, le site de la Madeleine jongle entre gaz et charbon pour produire l’énergie nécessaire au process industriel de production du carbonate et du bicarbonate de sodium : demain, avec la biomasse, le site devrait parvenir à effacer 150 000 tonnes de CO2, soit la quasi-intégralité de son quota d’émission. « Dans certaines conditions, nous devrions même réussir à être excédentaire », affirme le directeur de Novacarb.

Le premier coup de pioche devrait être donné sur le site en mars 2020, pour un démarrage de l’installation programmé au deuxième trimestre 2022. « Nous travaillons déjà sur d’autres projets », souligne Frédéric Louis. « Notre objectif, à terme, c’est d’effacer totalement le charbon ».

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