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À Nancy, Fraikin accélère sur le gaz
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À Nancy, Fraikin accélère sur le gaz

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L'agence nancéienne du loueur de véhicules industriels et commerciaux Fraikin exploite déjà une quarantaine d'engins alimentés au gaz. Un chiffre encore appelé à augmenter.

Le directeur de l'agence Fraikin de Nancy, Frédéric Svirgoski (à droite) a remis les clés d’un camion gaz à Xavier Pouyoune, directeur de l'agence DB Schenker d'Epinal. Le véhicule sera stationné à Épinal et desservira le secteur de Saint-Nicolas-de-Port et Nancy Sud — Photo : © Jean-François Michel

« Nous sommes agnostiques sur la question de l’énergie de nos véhicules », assure Olivier Dutrech, le directeur de l’innovation du groupe parisien Fraikin. Le loueur de véhicules industriels et commerciaux, qui pèse 785 millions d’euros de chiffre d’affaires pour plus de 2 800 collaborateurs, veut être un « partenaire » pour ses clients confrontés au choix de l’énergie pour leurs futurs véhicules.

À Nancy, l’agence de Fraikin, qui réalise 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 27 salariés, exploite 41 camions qui sont alimentés par du gaz sur une flotte totale de plus de 400 poids lourds. « C’est une part qui va avoir tendance à croître », affirme Frédéric Svirgoski, le directeur de l’agence Fraikin de Nancy. « Nos clients nous parlent évidemment du prix et de la rentabilité, mais nous devons aussi les accompagner sur la question de l’accès aux centres-villes dans le futur. » L'Eurométropole de Strasbourg a déjà fait le choix de restreindre l'accès à son centre aux véhicules les plus polluants, avec pour objectif d'aller vers 100% des livraisons en véhicule propre à l’horizon 2021-2022. Un exemple que pourrait suivre Nancy dès 2020.

Pour le logisticien allemand DB Schenker (16,4 milliards d’euros de CA ; 72 000 salariés), rouler au gaz est une première en France. Il y a quelques semaines, les équipes de la société allemande ont récupéré les clés d’un camion gaz, qui sera stationné à Épinal et desservira le secteur de Saint-Nicolas-de-Port et de Nancy Sud, soit « environ 220 kilomètres par jour », détaille Xavier Pouyoune, le directeur de l’agence DB Schenker d’Épinal. Un chiffre qui positionne le véhicule très loin du seuil de rentabilité, placé à environ 10 000 kilomètres par mois.

Un surcoût de 40 à 50 % à l’achat

Mais ce n’est pas la rentabilité qui a poussé le groupe allemand à investir : « Nous sommes propriété de l’État allemand, engagé dans les accords de la COP 21 et donc de la réduction de l’impact carbone de toutes ses activités », détaille Tariel Chamerois, directeur RSE et développement durable en France pour DB Schenker. Les objectifs sont élevés : « Réduire de 30 % à horizon 2020 les émissions de CO2 et de 50 % en 2030 », rappelle Tariel Chamerois, qui ne s’interdit aucune piste : « Nous livrons les centres-villes avec des vélos cargos, nous nous intéressons à l’électricité et la piste de l’hydrogène semble très intéressante… »

Des hésitations synonymes de casse-tête pour les loueurs ? « C’est notre travail de nous adapter », répond Frédéric Svirgoski : son agence est aujourd’hui équipée de deux travées, comprendre deux zones permettant d’entretenir les camions, réservées aux véhicules au gaz. « C’est un investissement assez important, mais a contrario, l’entretien de véhicules électriques ne demande presque pas d’adaptation dans les ateliers. »

Un argument pourrait faire basculer rapidement les transporteurs vers le gaz : la fiscalité. « Il y a encore quelques années, le premier poste de dépense dans un camion, c’était le salaire du chauffeur. Maintenant, c’est le carburant », détaille le directeur de l’agence Fraikin de Nancy. Moins taxé, le gaz permet de garantir un coût d’exploitation lissé dans le temps. Un avantage pour la location : le surcoût d’un camion gaz à l’achat varie entre 40 et 50 % selon les modèles.

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