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Metz veut faire rouler ses bus à l'hydrogène
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Metz veut faire rouler ses bus à l'hydrogène

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L’Eurométropole de Metz s’est associée avec l’industriel John Cockerill et le producteur d’électricité UEM pour convertir progressivement sa flotte de bus et de bennes à ordures à l’hydrogène. La mise en service est programmée pour 2025.

Le déploiement de la troisième ligne de BHNS à Metz est mené de concert avec le projet visant à doter les véhicules d’une motorisation hydrogène — Photo : Bertrand Jamot - Metz Métropole

Le dossier a été déposé le 14 septembre dernier, et le président de l’Eurométropole de Metz, François Grosdidier, espère être retenu : "Nous avons un bon projet", assure l’élu. Si le Grand Est s’était distingué par son absence lors des deux premières vagues de l’appel à projets lancé par l’Ademe, destiné à faire décoller des "écosystèmes territoriaux hydrogène", François Grosdidier peut se montrer confiant pour la troisième et dernière vague : en partenariat avec l’industriel John Cockerill et le producteur d’électricité UEM, l’Eurométropole de Metz veut faire rouler, dès 2025, treize bus, de type "Mettis", dotés d’une motorisation hydrogène circulant sur la troisième ligne de BHNS. La collectivité envisage aussi de convertir progressivement sa flotte de bennes à ordures par des véhicules à hydrogène. Un projet rendu nécessaire par la loi de transition énergétique de 2015, rendant obligatoire pour les collectivités de renouveler à 100 % leur flotte de bus avec des véhicules à faibles émissions à partir du 1er janvier 2025.

Encore au stade des études, le projet messin devrait nécessiter un investissement de 40 millions d’euros, dont 32 millions d’euros pour le renouvellement de la flotte de bus. Du côté de l’UEM (CA : 390 M€ ; 746 salariés), qui sera chargée de produire de l’électricité en émettant le moins de CO2 possible, pour garantir l’aspect "vert" de l’hydrogène, les moyens retenus devraient être l’éolien et le photovoltaïque. "L’hydrogène est un vecteur énergétique qui nous permettra de maintenir notre souveraineté", assure le directeur général de l’UEM, François Grosmangin.

Un partenaire de taille mondiale

Fort de cette production électrique, c’est le groupe belge John Cockerill (CA : 1Md€ ; effectif : 5 000), dirigé par le Lorraine Bernard Serin, qui devrait installer un électrolyseur de 2 MW, capable de produire 800 kg d’hydrogène par jour, soit une quantité suffisante pour alimenter, lors de cette première phase du projet, les 13 bus et les bennes à ordures de la collectivité. "Nous avons déjà observé il y a 5 ans l’emballement actuel pour l’hydrogène en Europe au niveau de la Chine", rappelle le dirigeant de John Cockerill. Son groupe avait alors pris position sur le sujet en mettant la main sur la société chinoise Jingli, une acquisition qui permet au groupe belge de se présenter comme un des leaders mondiaux de l’hydrogène : "Nous allons installer à Pékin, pour les JO 2024, un électrolyseur de 6 MW de puissance, soit le plus gros du monde. Mais demain, nous serons capables de mettre sur le marché des électrolyseurs de 10 MW". Engagé dans l’extension de l’usine d’Aspach-Michelbach, en Alsace, pour en faire une "gigafactory", le groupe John Cockerill prévoit d’investir 100 millions d’euros dans le Grand Est pour se doter des moyens de production et des compétences nécessaires pour répondre à la demande, encore naissante, de capacité de production en hydrogène. Si le lieu d’implantation de la future usine messine de production d’hydrogène n’a pas encore été choisi, Bernard Serin estime que le plus long sera de franchir l’ensemble des étapes administratives : "Ensuite, en 24 mois, c’est réalisable".

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