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Mea Industries relocalise et automatise pour conquérir de nouveaux marchés
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Mea Industries relocalise et automatise pour conquérir de nouveaux marchés

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Soutenue par le plan de relance, l’entreprise déodatienne Mea Industries met plus d’un million d’euros d’investissement sur la table pour les deux prochaines années. Une enveloppe de taille pour accompagner la relocalisation et la robotisation de sa production de caniveaux, cours anglaises et caillebotis. De nouveaux marchés internationaux en ligne de mire.

Pour automatiser les productions et décrocher de nouvelles activités, la directrice générale Brigitte Ferry a pu compter sur son responsable fabrication produits finis Pierre Lallemand — Photo : Lucas Valdenaire

Pour Brigitte Ferry, arrivée à la tête de Mea Industries en 2017, c’est une fierté. Celle d'avoir permis la relocalisation d’une partie de sa production, partie en Tchéquie au début des années 2000. L’usine de Saint-Dié-des-Vosges (14 M€ de CA ; 49 salariés) fabrique sa propre matière plastique SMC (Sheet molding compound) à base de résine et de fibre de verre, avant de la transformer en produits destinés à l’industrie et au bâtiment (drainage des eaux, construction, aménagement de caves ou encore grilles caillebotis). L’entreprise, fondée en 1989, fait partie du groupe allemand Mea (CA : 120 M€ ; effectif : 700) comptant 9 sociétés commerciales et 5 sites de production installés en France, en Pologne, en Grande-Bretagne, en Chine et donc en Tchéquie. Et en 2003, cette dernière avait récupéré la fabrication déodatienne de cadres de fenêtres.

"Nos produits à base de résine SMC sont beaucoup plus légers mais tout aussi résistants que l'acier, assure le responsable fabrication produits finis, QSE et innovation industrielle Pierre Lallemand — Photo : Lucas Valdenaire

"Nous n’étions pas assez compétitifs par rapport aux Tchèques qui produisaient avec une main-d’œuvre très peu chère, confie Brigitte Ferry. C’était difficile de se battre contre ça. Nous avons beaucoup réfléchi et nous sommes restés très proactifs envers les Allemands pour leur dire que cette activité devait se faire ici à Saint-Dié. Ces dernières années, nous avons automatisé nos machines et modernisé nos lignes pour prouver que nous pouvions décrocher les mêmes prix qu’en Tchéquie." Les difficultés liées au Covid ont fini de convaincre la maison mère et c’est à l'automne 2020 que la relocalisation est actée. "Nous sommes très contents et parfois, quand j’y repense, ça donne des frissons," sourit la directrice générale qui peut désormais compter sur un surcroît de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires.

À la conquête de l’Amérique

Ce n’est pas tout, car depuis la fin 2020, de nouvelles productions liées à l’isolation thermique et à la traverse étanche des murs et de sols sont arrivées dans les ateliers déodatiens apportant un chiffre supplémentaire de 750 000 euros à l’année. "Le groupe a eu un déclic et veut maintenant faire de Saint-Dié un pôle de compétences, se réjouit Brigitte Ferry. Tout le travail engagé par nos équipes dans la robotisation et l’automatisation du site a finalement porté ses fruits."

"La robotisation nous permet d'améliorer notre compétitivité mais aussi de réduire la pénibilité des salariés, assure Pierre Lallemand. Nous voulons les préserver." — Photo : Lucas Valdenaire

Pour orchestrer ces trois nouvelles productions, la gérante vosgienne confirme un investissement d’un million d’euros sur deux ans. Le plan de relance de l’exécutif y contribuera pour moitié. "Nous avions entamé les démarches dès le mois d’octobre 2020 dans un contexte difficile mais nous avons été soutenus par les autorités locales et Polyvia, le syndicat de la filière plasturgie et composites", tient à souligner Brigitte Ferry. Les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas à France Relance puisque d’autres investissements sont annoncés pour acquérir une presse d'essai, améliorer la robotisation existante et automatiser les activités logistiques via un système de code-barres nouvelle génération. Sans oublier l’accent mis sur l’export (qui représente près de 45 % du chiffre d’affaires) puisqu’un moule complexe de caniveaux en pente destinés au marché américain doit être installé avant l’été. Des perspectives nouvelles qui conduisent la direction à envisager une dizaine de recrutements supplémentaires d’ici 2022.

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