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Lorca s'apprête à multiplier son réseau de points de vente
Moselle # Agriculture # Innovation

Lorca s'apprête à multiplier son réseau de points de vente

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Le groupe coopératif agricole Lorca aborde 2019 avec la volonté de renforcer son réseau de points de vente. Un développement qui s'accompagne d'un aménagement de son entrepôt de Rémilly (Moselle).

Le groupe coopératif Lorca s'apprête à doubler la capacité de stockage de son entrepôt de Rémilly afin de répondre au développement de son réseau de magasins — Photo : Jonathan Nenich

Le groupe agricole coopératif Lorca, basé à Rémilly (Moselle), cherche à renforcer son réseau de distribution. « Nous avons étendu nos points de vente dans les Vosges et en Alsace l’année dernière. Nous allons agrandir celui de Château-Salins (Moselle) dont l’inauguration est prévue en mars », explique le directeur, Alexandre Raguet. 1 680 m² destinés à la vente en plein cœur d’une future zone commerciale. Le groupe compte 35 magasins en propre et 90 franchisés connus sous l’enseigne « Magasin Point Vert ». Cette chaîne, qui commercialise des produits et équipements liés à la jardinerie et à l’animalerie à destination des particuliers, génère un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros. Le groupe a réalisé 285 millions de chiffre d’affaires en 2018 pour l’ensemble de ses activités.

Le pari des produits du terroir

Lorca souhaite aussi multiplier ses points de vente spécialisés dans les produits du terroir qui fonctionnent comme de véritables supermarchés : « Suite à l’ouverture d’un magasin pilote à Metz en février 2018, nous souhaitons désormais réaliser six nouvelles ouvertures sous deux ans. Il est possible d’y faire les courses nécessaires à la vie quotidienne », se réjouit Alexandre Raguet. Deux magasins de ce type vont voir le jour en 2019, et trois en 2020. Tous seront situés en Moselle et en Alsace. Pour répondre à l’extension de son réseau, l’entrepôt de Lorca de 9 000 mètres carrés situé à Rémilly devrait voir sa capacité de stockage doubler dans les 18 mois via la robotisation d’une partie des lignes de préparation de commande. L’objectif est de mieux répertorier les produits disponibles en magasins comme le matériel de jardinage, les graines de plantation, le matériel d’équipement pour l’intérieur des habitats… 30 000 références au total.

« Nous avons investi 10 millions d’euros sur le port de Metz il y a 18 mois. À ce titre-là nous avons obtenu une nouvelle concession pour 25 ans. »

Si la distribution auprès du grand public est un des relais de croissance de Lorca, il ne constitue pas l’essentiel de l’activité de cette entreprise qui approvisionne les agriculteurs en engrais ou en semences et qui commercialise leurs productions animales et végétales. « Les agriculteurs se réunissent pour commercialiser leur production de blé, colza, orge… Lorca dispose de 35 silos de collecte en campagne et des silos portuaires à Metz », illustre ainsi Alexandre Raguet, le directeur. Avec 515 salariés et 2 000 adhérents qui détiennent des parts sociales dans le groupe, la coopérative commercialise 600 à 700 000 tonnes de grains par an. Un secteur qui aurait pu être menacé par le changement de gouvernance du port de Metz.

« Sur le Rhin, le flux est compromis plusieurs mois par an »

85 % des céréales sont exportées par Lorca, notamment par bateau vers les pays d’Europe du Nord surtout. Dans deux ans, VNF (Voies navigables de France) ne géreront plus les concessions portuaires de Moselle. Une autre autorité administrative va confier la gestion à un consortium de sociétés spécialisées. L’appel d’offres est en cours mais ce changement de gestion n’affecte pas Lorca qui a investi 10 millions d’euros sur le port de Metz il y a 18 mois. «  À ce titre, nous avons obtenu une nouvelle concession pour 25 ans. Nous sommes à l’abri », assure le directeur. L’enjeu serait que l’Europe aménage le Rhin, pour le rendre optimal pour le transport de chalandises : « La Moselle est aménagée, l’eau gérée toute l’année. Mais sur le Rhin, le flux est compromis plusieurs mois par an. La région Grand Est aurait un intérêt à ce que le cœur de l’Europe soit accessible en bateau. À notre échelle, nous souhaitons appuyer en faveur de cela », affirme Alexandre Raguet. À défaut de pouvoir naviguer convenablement sur le Rhin, Lorca souhaite surfer sur la vague de la digitalisation.

Digital et nouvelles technologies

En 2019, la coopérative agricole va digitaliser son offre et miser sur l’innovation. Les métiers de mise en culture s’apprêtent ainsi à connaître des mutations : « Nous avons débloqué 500 000 € dans le cadre de l’innovation agronomique pour expérimenter des combinaisons de semences et de fertilisants pour les adapter au contexte climatique et aux sols de la région », détaille Alexandre Raguet. Au total, 3 000 essais vont être réalisés pour renouveler les gammes et offrir aux agriculteurs de meilleurs rendements. Pour accompagner cette évolution, Lorca a aussi fait l’acquisition de drones qui permettent des rendus précis quant à la qualité des sols. Enfin, Lorca a lancé il y a six mois un « Magasin Vert » en ligne entièrement développé en interne qui propose les mêmes produits que les points de vente physiques. « Ce magasin virtuel est aujourd’hui le plus rentable du groupe », confie le directeur qui aimerait « disposer de ce type d’outil pour l’ensemble des activités de Lorca ».

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