Vosges
L’intelligence artificielle accroît les capacités industrielles du vosgien Innothera
Vosges # Industrie # Investissement

L’intelligence artificielle accroît les capacités industrielles du vosgien Innothera

S'abonner

Innothera injecte 6 millions d’euros dans le pilotage de ses usines de Nomexy (Vosges) et de Trévoux (Ain) par l’intelligence artificielle. Le groupe français compte ainsi augmenter sa production de bas de contention de 10 % à l’horizon 2024.

Les données de qualité et de productivité de l’usine de Nomexy (Vosges) vont être analysées en temps réel — Photo : Philippe Bohlinger

Le laboratoire pharmaceutique Innothera injecte une dose de "deep learning" et de "data mining" pour booster la productivité de ses métiers à tricoter. Le groupe français indépendant annonce investir 6 millions d’euros en ce sens sur ses sites de Nomexy (Vosges) et de Trévoux (Ain), deux usines qui emploient respectivement 350 et 90 salariés pour un chiffre d’affaires total de 60 millions d’euros en 2022. Objectif : augmenter leur production de dispositifs médicaux de compression veineuse élastique, également appelés bas de contention, un produit pour lequel l’entreprise détient 22,5 % des parts de marché en France selon ses estimations. Le projet bénéficie d’un soutien de l’État de 450 000 euros attribués dans le cadre de l’appel à projets "Industrialisation et capacités santé" du plan gouvernemental France 2030.

Données analysées en temps réel

La mise en service dans le courant de l’année 2023 à Nomexy d’une ligne prototype pilotée en temps réel par des outils recourant à des technologies de l’intelligence artificielle, constitue le premier volet du plan d’investissement. Cette ligne sera supervisée par des procédés de recherche automatique de données ayant pour but d’identifier des tendances et de dégager des modèles de production. Thierry Lavigne, ancien directeur industriel du site de Nomexy promu directeur général délégué du groupe en 2022, évoque les bénéfices attendus : "Les données de qualité et de productivité vont être analysées en temps réel par un système de contrôle industriel auto-apprenant développé par une start-up du Grand Est. Ce système sera ensuite en mesure de détecter certains signaux faibles et donc de prévenir une anomalie sur un métier à tricoter. Grâce à l’intelligence artificielle, nous allons pouvoir constater que notre production s’écarte d’une normalité et cela bien avant l’humain".

La généralisation de ce pilotage intelligent est prévue dans un second temps, début 2024, à Nomexy, mais aussi sur le site de Trévoux entré dans le giron d’Innothera à la faveur du rachat en 2020 du groupe Gibaud, spécialiste des dispositifs de soin orthopédique des jambes et du pied. Le laboratoire pharmaceutique indépendant de 1 500 salariés (chiffres d’affaires de 237 millions d’euros en 2022) devrait ainsi augmenter sa production de bas de contention de 10 %.

Embauche de 40 salariés

Corollaire de cette montée en puissance, l’investissement dans les ressources humaines. Innothera recrute 20 salariés cette année à Nomexy : des conducteurs de métiers à tricoter, des contrôleurs, des techniciens de maintenance, des teinturiers, etc. Début 2024, le groupe embauchera à nouveau 20 salariés dans les Vosges en vue d’accompagner ses projets industriels et compenser des départs en retraite.

Évoluant sur un marché de niche ultra-concurrentiel, Thierry Lavigne compte sur cet accroissement de la productivité pour compenser en partie la hausse des prix des énergies et de ses matières premières (polyamide, élasthanne, coton, etc.)

Vosges # Industrie # Banque # Textile # Santé # Services # Investissement