Vosges
L'imprimerie Socosprint investit pour s'en sortir
Vosges # Imprimerie # Investissement

L'imprimerie Socosprint investit pour s'en sortir

S'abonner

En dépit de la crise liée au coronavirus et malgré un marché à la baisse depuis plusieurs années, l’imprimerie spinalienne Socosprint a décidé d’investir plus d’un million d’euros pour renouveler son parc.

Le directeur général de Socosprint Jean-François Barnet a investi un million d'euros dans une nouvelle presse offset — Photo : Lucas Valdenaire

À plus d’un million d’euros, la nouvelle presse de l’imprimerie spinalienne Socosprint (CA 2019 : 4,9M€) est aussi chère qu’impressionnante : plusieurs dizaines de mètres de long et une commande numérique à écrans intégrés. « En plus d’être performante, elle apporte un certain confort au collaborateur, détaille le directeur général Jean-François Barnet. Elle dispose même d’un système de lavage automatique ».

Gains de productivité

L’entrepreneur vosgien compte sur ce monstre technologique pour accroître sa productivité. Comparé à celui des autres machines, le calage automatique des pages est encore plus poussé. Pourtant, la seconde presse de l’atelier n’a que trois ans de service, fruit d’un premier investissement d’un million d’euros. « Tout ce que je fais est orienté vers un seul objectif : assurer la pérennité de la société, explique Jean-François Barnet. Je sais que le marché se porte mal. Nous étions 18 000 imprimeries il y a vingt ans. Nous sommes à peine plus de 2 000 aujourd’hui en France. Je souhaite que Socosprint fasse partie de celles qui restent ».

Mais la filière présente deux inconvénients majeurs : le coût d’une machine neuve est exorbitant et l’état de santé du marché n’encourage pas à faire des folies. « Nous nous situons dans une tendance nationale à la baisse et notre chiffre diminue de 4 à 5 % chaque année », confie le directeur général. Malgré tout, le Spinalien souhaitait investir dès le début de l’année dans le cadre d’une stratégie globale de retour à l’équilibre, et l’arrivée du coronavirus ne l’en a pas dissuadé. D’autant que la région Grand Est lui apportait son soutien financier à hauteur de 20 %.

Une toute nouvelle organisation

Au moment de racheter l’entreprise en 2013, Jean-François Barnet comptait une cinquantaine de salariés. Ils ne sont plus que 37 aujourd’hui. « Je devais m’adapter au marché et j’ai décidé de réduire la voilure en douceur, mais il n’y a eu aucun licenciement économique », précise-t-il. Dernière étape de cette réorganisation de la production : le retour aux 3X8 sur deux nouvelles machines en lieu et place des trois anciennes. « Je veux montrer à mes collaborateurs que je crois encore à l’avenir. À 61 ans, j’aurais très bien pu attendre la retraite sans prendre de risque. Mais ce n’est pas ce que je veux faire. La meilleure défense, c’est l’attaque. »

Certes, plusieurs clients sont affaiblis par la crise mais ils restent nombreux à frapper à la porte de Jean-François Barnet. « Même si la digitalisation porte un coup très dur à notre profession, elle a le mérite de faciliter l’accès à la communication. Réaliser un catalogue n’a jamais été aussi facile et peu cher. Il y a de plus en plus de PME qui s’y mettent alors qu’elles ne l’auraient jamais fait auparavant. Et puis, il y a un vrai retour de la valeur papier. On le voit dans notre activité magazine qui représente 20 % de notre chiffre : le plaisir de tenir un objet de qualité entre les mains est encore plus recherché aujourd’hui. J’en suis certain : l’imprimerie a encore un rôle à jouer ».

Vosges # Imprimerie # Investissement # Production # Ressources humaines