À quelques jours près, le confinement du dirigeant de L’Europe vue du ciel, Jean-Luc Kayser, aurait pris une tournure bien différente. Le 12 mars, alors que les États-Unis ferment leurs frontières aux Européens, Jean-Luc Kayser revient tout juste de Los Angeles. Le gérant a juste eu le temps d’aller récupérer, outre-Atlantique, deux prix internationaux reconnus. Spécialisée dans la prise de vues aériennes technique à destination du marché de la cartographie, l’entreprise L’Europe vue du ciel, basée à Chambley (Meurthe-et-Moselle), est aussi membre de l’association internationale des photographes aériens. « Nous sommes 150 membres. Cette année nous avons reçu le prix de photographe aérien de l’année, qui vient saluer notre avancée technologique dans le domaine. C’est la première fois que ce prix est attribué à un Européen. Nous avons aussi reçu le prix du public pour une photo des îles Chausey, en Normandie », se réjouit le dirigeant. Les Américains apprécieraient particulièrement le Green Observer, un avion léger et respectueux de l’environnement qu’utilise la société. Si les prix sont honorifiques, ils sont des vecteurs de business conséquents pour la petite entreprise de cinq employés qui réalise 480 000 € de chiffre d’affaires.
Une légitimité indispensable
Tout l’intérêt des prix remportés par L’Europe Vue du Ciel réside dans le fait qu’ils confèrent une légitimité primordiale dans le réseau des acteurs de la photo aérienne. L’entreprise créée en 1999, dont les clients sont des entreprises ou des collectivités qui ont besoin de vues aériennes de terrains pour s’apercevoir d’une surface, d’une distance, d’une superficie, a par exemple pu aller réaliser des clichés de golfs au Danemark pour le compte d’un photographe néo-zélandais.
La crise sanitaire traversée sans encombre
« Notre activité a légèrement baissé mais nous pensons être dans les clous à la fin de l’année », avance Jean-Luc Kayser pour résumer la période de confinement. Grâce à une adaptation de son activité, la petite entreprise a limité la casse. « Il n’y avait pas de piétons dans les rues. Cela a permis de nombreuses photos de centres-villes très précises. Les municipalités nous ont commandé des clichés pour se rendre compte des marquages au sol, du positionnement du réseau », indique le chef d’entreprise.
Ainsi, L’Europe vue du Ciel a réalisé des clichés pour Nancy, Thionville (Moselle), Langres (Marne), Orléans ou Lyon. L’entreprise, qui réalise chaque année 15 à 20 % de son chiffre d’affaires via des prises de vues dans des pays étrangers, a pour habitude de boucler les commandes venant de l'étranger l’hiver. Jean-Luc Kayser et ses pilotes ont tout de même été confrontés à une problématique : trouver des points de ravitaillement de carburant, souvent fermés. Pas de quoi couper les ailes de l’entreprise dont l’horizon apparaît bien dégagé.
