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Les repreneurs du fabricant de clous Paté veulent rester en pointe
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Les repreneurs du fabricant de clous Paté veulent rester en pointe

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Denis Renaud vient de transmettre le capital des Établissements Paté, l’un des deux derniers fabricants français de clous, à David Deflin et Jean-François Bourdon. Les nouveaux propriétaires de l'entreprise de Flin, en Meurthe-et-Moselle, entendent renouer avec la croissance.

Les nouveaux propriétaires de la pointerie Paté, David Deflin (à gauche) et Jean-François Bourdon (à droite), entourent Denis Renaud, l’arrière-arrière-petit-fils du créateur de l’entreprise — Photo : Jean-François Michel

David Deflin, le nouveau propriétaire et président des Établissements Paté, à Flin, en Meurthe-et-Moselle, n’a pas eu besoin de se plonger dans les livres comptables de l'un des deux derniers fabricants français de clous pour se laisser convaincre par Denis Renaud, arrière-arrière-petit-fils du créateur de l’entreprise, de s’intéresser à la reprise de la pointerie : "Ce n’était pas une question d’argent. L’histoire et les fondamentaux de l’entreprise étaient là, il faut maintenant écrire l’avenir".

Respecter l'histoire de l'entreprise

Entrepreneur et financier, David Deflin a embarqué Jean-François Bourdon, créateur de la société DBtech, dans la reprise, pour assurer la direction générale. Les deux hommes sont associés à hauteur de 90 % au capital de la holding de reprise, et David Deflin a tenu à associer deux cadres des Établissements Paté à hauteur de 5 % chacun. Si la première rencontre avec Denis Renaud a eu lieu en avril 2019, le rachat a été signé en juin 2021, mais David Deflin et Jean-François Bourdon sont déjà aux commandes de l’entreprise depuis le 1er janvier 2021. "Nous avons tout fait sans rien signer", s’amuse Denis Renaud, pour qui l’essentiel était de "respecter le contrat moral" dans cette reprise, en assumant le patrimoine, l’histoire de l’entreprise et l’humain. "J’ai repoussé beaucoup de chacals qui voulaient s’emparer du nom, des machines, tout désosser", assure le cédant Denis Renaud.

Alors que les 15 salariés sont restés, les nouveaux propriétaires veulent maintenant "donner une nouvelle impulsion", précise David Deflin. Après avoir bouclé l'exercice 2019 sur un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros, les Établissements Paté, qui dépendent essentiellement des marchés du BTP, ont connu un trou d'air en 2020, pour terminer l'exercice à 1,7 million d'euros. "En 2021, nous avons déjà réalisé 1,6 million d'euros de chiffre d'affaires sur les six premiers mois de l'année", se félicite Jean-François Bourdon.

Face à de nouvelles hausses des prix de l’acier

Au-delà des volumes, les dirigeants se félicitent de la réaction du marché, qui leur a permis de procéder à des hausses de tarifs : "Le prix de l’acier a explosé de 45 %", décrit David Deflin, qui voit cette tendance haussière se prolonger jusqu’à fin 2021. "Les gros consommateurs d’acier que sont les constructeurs automobiles ne tournent pas à fond", détaille Jean-François Bourdon. "Si l’automobile redémarre, les prix continueront à monter." En 2021, la pointerie devrait se rapprocher des volumes produits en 2018, soit 1 200 tonnes de clous pour une production totale de 2 000 tonnes.

"La crise du Covid a accéléré la prise de conscience sur nos marchés", estime David Deflin. "Parfois, il faut savoir miser sur les produits de proximité." Les perturbations dans le commerce maritime mondial semblent ouvrir des opportunités pour une PME locale comme la pointerie Paté : "Quand il faut mettre plus de 11 000 euros pour avoir un container, tout le monde se met à chercher d’autres solutions. Nous avons une production locale, d’une grande qualité, qui peut être livrée rapidement", plaide le repreneur.

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