Les investissements qui vont animer la Lorraine en 2019
# Industrie # Investissement

Les investissements qui vont animer la Lorraine en 2019

S'abonner

Tout au long de l'année 2018, de grands projets d'investissement ont été annoncés. Ces enveloppes injectées dans des projets industriels vont marquer le territoire cette année. Tour d'horizon des six plus gros investissements attendus en 2019.

En 2019, les investissements liés à l'industrie automobile vont franchir le demi-milliard d'euros en Lorraine — Photo : © Smart France

Plusieurs sites industriels en Lorraine ont annoncé des investissements massifs. Au total, l’enveloppe dépasse le milliard d’euros. Le secteur de l’industrie automobile est particulièrement représenté. Aperçu de six des plus gros investissements attendus en 2019 en Lorraine.

- Daimler mise un demi-milliard d’euros sur son site d’Hambach

Le Groupe automobile Daimler va produire son compact électrique, Mercedes EQ, en Moselle, sur le site d’Hambach, qui produit déjà la Smart électrique. Une confiance qui se traduit par un investissement de 500 millions d’euros et qui fait office de révolution dans l’histoire de la marque. « Avec la production de la smart à Hambach, nous avons démarré il y a 20 ans un projet franco-allemand exemplaire. Aujourd’hui, pour la première fois de notre histoire centenaire nous allons produire une Mercedes-Benz en France », a indiqué dans un communiqué le Dr. Dieter Zetsche, président du conseil d‘administration Daimler AG et responsable Mercedes-Benz Cars. Pour Annette Winkler, responsable smart Monde, l’attribution du nouveau programme provient des efforts de compétitivité réalisés par le site français dans le cadre du « Pacte 2020 » (passage aux 39 heures, ajustements de salaire) : « la signature il y a deux ans par les coéquipiers de l’usine du « Pacte 2020 » a contribué à une amélioration sensible de la compétitivité du site ».

- Knauf choisit la Moselle pour un investissement massif

En compétition avec le Luxembourg, le fabricant allemand de matériaux de construction Knauf a finalement choisi la mégazone d’Illange pour investir 110 millions d’euros dans une usine de laine de roche. Sa mise en production, est programmée pour fin 2019 et devrait pouvoir produire 110 000 tonnes par an, notamment pour les marchés français et allemand. 120 emplois CDI seront créés.

Knauf Insulation (5 000 salariés, 1,7 milliard d’euros de CA en 2017) a été séduit par le travail colossal des élus qui se sont mobilisés pour attirer le géant allemand. Le département va construire une route d’accès à 2 millions d’euros. Le groupe Knauf, qui a acheté 15 hectares a bénéficié d’un tarif de 15 € le mètre carré, au lieu des 20 du prix du marché. La collectivité laisse 750 000 € à la société allemande. Le département prévoit des aides à l’investissement, une réduction fiscale, de la formation… Face à cette détermination, même les avantages fiscaux du Luxembourg n’ont pas pesé lourd « Nous ne pouvons plus douter aujourd’hui de l’attractivité de la Moselle, le choix de cette implantation industrielle en témoigne », se réjouit Patrick Weiten, président du conseil départemental de la Moselle. La préfecture de la Moselle vient de valider le projet.

- Metz-Borny, laboratoire de l’électrique pour PSA

Photo : © Groupe PSA

Le Groupe PSA a choisi d’investir 82 millions d’euros sur son site de Metz-Borny pour produire la future génération de transmissions électrifiées : e-DCT. Les premières boîtes devraient sortir en 2022 et d’ici 2024, 600 000 pièces par an devraient être produites.

Jusqu’ici, Metz-Borny n’avait pas bénéficié d’investissements lourds. 400 M€ à Mulhouse, 200 M€ à Sochaux, 220 M€ en co-investissement avec le Japonais Nidec à Trémery (Moselle), Borny faisait figure d’oublié. PSA s’est associé à l’équipementier belge Punch Powertrain qui développera et concevra en interne les e-DCT, sous la forme de la co-entreprise « Punch Powertrain PSA e-transmissions ». Le site messin du Groupe PSA se chargera quant à lui de la production, sur une nouvelle ligne, dans un bâtiment existant. La fabrication des transmissions à double embrayage, de type micro-hybridation (relais ponctuel sur l’énergie thermique) va nécessiter 400 personnes, prises en interne via des transferts de poste. Aucune création d’emplois n’a été annoncée. « Cette technologie permet d’obtenir une consommation équivalente à des voitures Diesel », affirme Marc Bauden, directeur du Pôle industriel de Tremery-Metz du Groupe PSA.

- Novacarb : 65 M€ dans une centrale biomasse

Porté par l’industriel Novacarb (CA : 140 M€ ; effectif : 300), qui produit du carbonate et du bicarbonate de soude, et l’énergéticien Engie Cofely (CA : 2,5 Md€ ; effectif : 12 000), le projet Novawood est l’aboutissement de dix ans de travaux pour tourner la page du charbon. Chaque année, le site, situé à Laneuveville-devant-Nancy, engloutit 200 000 tonnes de charbon en provenance d’Afrique du Sud, via le port de Frouard. Une aberration écologique que la nouvelle centrale biomasse, alimentée par de vieilles traverses de chemin de fer et du bois issu des déchetteries, devait permettre de combler, pour environ 30 % de l’énergie nécessaire au fonctionnement du site industriel. Le projet a été ébranlé sur ses bases par un revirement du gouvernement : 150 M€ d’argent public sur 20 ans étaient engagés par l’État. Une somme qui reste en ligne avec les efforts que d’autres pays européens ont consenti pour soutenir la transition écologique de leurs soudières. « Notre déficit de compétitivité, par rapport à nos concurrents européens est de 9 à 14 M€ par an », détaille Gildas Barreyre, le directeur énergie du groupe Novacap, propriétaire de Novacarb, qui veut sa nouvelle centrale pour 2020.

- Sew-Usocome : 30 M€ dans l’usine de Forbach

Sew-Usocome dont le siège est à Haguenau (Bas-Rhin), s’apprête à injecter 30 millions d’euros dans le projet d’extension de son usine de Forbach (Moselle). Spécialisée dans la fabrication de solutions d’entraînement et d’automatisme (moteurs, réducteurs…), l’entreprise Sew-Usocome (450 millions d’euros de CA en 2017), filiale française du groupe allemand Sew-Eurodrive, compte faire construire un nouveau bâtiment destiné à la fonderie, opérationnel en août 2020, de 11 500 mètres carrés. L’investissement comprend la seule structure et non l’équipement. « Le nouveau bâtiment peut accueillir 12 machines à couler supplémentaires. Il doit nous permettre de conforter notre position de centre de compétences pour le groupe et de rester compétitifs par rapport à la concurrence internationale. Cet investissement vise à accompagner la croissance du groupe et porte sur des perspectives qui vont jusqu’en 2030 », justifie Alain Ulrich, directeur de l’usine de Forbach. Le site emploie 470 personnes sur les 2 200 que compte Sew-Usocome. Entre 1994 et 2018, le site est passé de 2 000 tonnes d’aluminium transformé à 10 000.

- Le premier data center mosellan pour 15 millions d’euros

Après Pharmagest en 2013 et Adista en 2014, les sociétés privées continuent à investir pour doter le territoire lorrain de capacités en informatique. La société Advanced MédioMatrix va exploiter le premier data center en Moselle dont le chantier a commencé mi-octobre et devrait s’achever en décembre 2019. Le bâtiment de 2 700 mètres carrés près de l’hôpital de Mercy, à Metz, est entièrement dédié à l’informatique et au stockage de données. L’investissement est de 15 millions d’euros, le projet, porté par deux hommes : Sacha Moutel, administrateur délégué Belgique et Luxembourg du groupe nantais de recrutement Abalone (150 millions de CA, 250 employés) et Fabrice Couprie, directeur général de la société d’informatique nantaise Impro Solutions, dont Sacha Moutel est aussi actionnaire. « Implanter un data center à Metz fait sens parce que c’est un territoire où le secteur du digital est dynamique, près du Luxembourg », explique Sacha Moutel. Sociétés d’informatiques, PME, grandes entreprises… il pourra accueillir tout type de clientèle. Le chiffre d’affaires escompté est de quatre millions d’euros sous trois ans.

Moselle Meurthe-et-Moselle # Industrie # Automobile # Informatique # Investissement