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Les Chais de Saint Éloi 88 lancent leurs marques de spiritueux dans 27 pays
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Les Chais de Saint Éloi 88 lancent leurs marques de spiritueux dans 27 pays

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Trois ans après leur création aux Forges, dans les Vosges, les Chais de Saint Éloi 88 lancent la commercialisation de 200 000 bouteilles de spiritueux à travers 27 pays. Avec en ligne de mire, l’ambition de réaliser un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros à 5 ans.

Le dirigeant des Chais de Saint Éloi 88, Dominique Honoré, lors de l’inauguration du site en 2019 — Photo : Brigitte Boulay

La première boutique des Chais de Saint-Eloi 88, un producteur de spiritueux basé aux Forges, dans les Vosges, vient d’être inaugurée début décembre au centre-ville d’Épinal. Imaginée comme une vitrine du savoir-faire et de l’ancrage des Chais dans son terroir, cette boutique doit être suivie par une deuxième, prévue à Gérardmer en avril-mai, puis une troisième à Remiremont en juin-juillet. Un tournant pour le développement des Chais de Saint Eloi 88, trois ans après leur création : la PME vosgienne lance en effet la commercialisation de 200 000 bouteilles de spiritueux à travers 27 pays, la première production étant arrivée à maturité.

C’est en 2019 que Dominique Honoré a investi plus de 7 millions d’euros dans les Chais de Saint-Éloi 88, en pariant que son entreprise réussirait un vieillissement des spiritueux avec la même qualité que dans les îles. Le dirigeant a installé 1,6 million de litres de rhum et de brandy en tonneaux de bois ou en amphores de terre cuite. Spiritueux que les œnologues, Christian Vergier et Clémence Pagnotta ont chouchouté jusqu’à maturité dans une atmosphère à 13° ou 15°C avec une hydrométrie de 85 %.

Éleveur et producteur

En 2021, Les Chais ont créé une ligne d’embouteillage affichant une capacité de 3 000 à 5 000 cols par heure. Un investissement de 250 000 €, pour un chiffre d’affaires de 1 million d’euros, réalisé grâce au vieillissement pour des tiers - c’est-à-dire que l’équipe de la société fait vieillir des alcools pour différentes marques - et grâce à de l’événementiel. Les chais de Saint Éloi, qui emploient six personnes, possèdent un espace, "le club", conçu pour accueillir des dégustations, des conférences et séminaires, et que les entreprises peuvent privatiser. Les Chais de Saint Éloi 88 travaillent à 80 % avec leurs propres alcools, et à 20 % en vieillissement pour d’autres marques. Pour lancer l’activité des Chais de Saint Eloi, Dominique Honoré a fait jouer les synergies avec les autres activités du groupe. La PME a en effet importé une grande quantité d’alcool des cinq pays où la société Honoré, aussi basée aux Forges, installe des distilleries. Une activité qui pèse aujourd’hui près de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et qui est pilotée par Thomas Honoré, le fils. Le père, Dominique Honoré, a gardé les Chais de par son expérience des spiritueux et sa fille, Marine Honoré, s’occupe de la commercialisation et du marketing.

Les Chais de Saint Éloi 88 travaillent à 80 % avec leurs propres alcools, et à 20 % en vieillissement pour d’autres marques — Photo : Creativeroom SPRL - Simon Beuzart

Un deuxième Chais en projet pour 2024

Les spiritueux peaufinés par les Chais sont distribués par un réseau franco-italien. "Il faut 10 ans pour constituer un bon réseau de distribution, c’est pourquoi nous avons préféré nous appuyer sur un prestataire qui avait déjà cette carte de visite, tout en gardant la main sur la distribution Vosges", explique Marine Honoré. La vente de spiritueux ne connaît pas la crise, affirme-t-elle. "Il y a même plutôt une augmentation de la vente de spiritueux. Les clients veulent se faire plaisir et oublier la conjoncture. La mixologie (art du cocktail) a le vent en poupe, les Gin et Brandy marchent particulièrement fort pour les cocktails et le cognac revient en scène", observe Marine Honoré. Une demande qui a poussé le trio d’entrepreneurs a projeté l’implantation d’un deuxième chai en 2024, pour un investissement d’environ 7 millions d’euros. En attendant, 2023 est l’année du lancement mondial de leurs marques "Saint-Éloi Spirit" et "Amphorum", dont 50 % des ventes doivent être réalisées à l’export. L’objectif 2024 sera de 300 000 bouteilles, avec une montée en puissance à 500 000 bouteilles, pour un objectif de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires à 5 ans. "Nous avons la capacité de produire à grosse échelle, mais il faut voir l’accueil qu’elles recevront dans ces 27 pays. Chaque année, on ira chercher les médailles, parce que c’est une garantie de qualité et 80 % des ventes assurées". L’étape suivante sera d’adapter les alcools aux spécificités recherchées par les différents pays.

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