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Les Ateliers Cini soignent leur rentabilité
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Les Ateliers Cini soignent leur rentabilité

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Sortis par anticipation d’un plan de continuation, les Ateliers Cini sont désormais aux mains de la troisième génération de dirigeants. Investissement, productivité et veille sur le marché, les jeunes patrons remplissent le carnet de commandes et veulent atteindre une rentabilité comprise entre 8 et 12 %.

La PME œuvre à améliorer l’ergonomie de ses bancs d’essai utilisés pour contrôler la conformité des pièces, notamment dans l’industrie automobile. — Photo : © Philippe Bohlinger

Assemblé dans l’atelier de Tomblaine, dans l’agglomération de Nancy, un spectaculaire gabarit de contrôle subit une ultime vérification. Cette masse d’acier dotée de systèmes de mesure ultra-perfectionnés permettra à un industriel de l’automobile de s’assurer de la conformité d’un pare-chocs, le tout au centième de millimètre. « Nous assemblons 380 outillages par an », pointe Guillaume Cini, directeur général des Ateliers Cini.

Les gabarits Cini peuvent embarquer des systèmes de mesure laser, hydraulique ou encore pneumatique. « Avec l’avènement du véhicule autonome nous aurons peut-être à contrôler demain des connectivités Bluetooth », anticipe le dirigeant attentif aux signaux faibles de son marché.

L’activité d’outillage industriel représente 70 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, qui ressort à 8 millions d’euros en 2018. Les 30 % de CA restant sont réalisés dans l’impression 3D par frittage laser sélectif. La société réalise des moyennes séries pouvant aller jusqu’à mille pièces. Les acteurs du sport automobile, mais aussi les géants de l’aéronautique, viennent y faire leur marché.

Sortie anticipée du plan de continuation

Pour faire court, tout semble aller pour le mieux pour la PME de 68 salariés. Ateliers Cini a pourtant manqué de peu d’être emportée par la crise économique. Extrêmement dépendante du marché automobile, la société a dû se séparer de la moitié de ses salariés et affronter une procédure de redressement judiciaire en 2011.

Mais la tempête est désormais derrière elle. « En 2018, nous sommes sortis du plan de continuation décidé suite à la procédure de redressement judiciaire. Cette sortie par anticipation a envoyé un signal fort à nos clients », se félicite le dirigeant. Elle autorise également l’entreprise à fabriquer à nouveau des lots d’outillages complets pour le contrôle d’un véhicule.

Davantage d’ergonomie

La troisième génération de dirigeants familiaux, incarnée par Guillaume et son frère Romain, respectivement 28 et 31 ans, a pris les rênes l’été dernier. Au premier, la partie administrative et financière, au second la direction technique. Ils ont succédé à leur père Alexandre et leur oncle Jérôme toujours à leurs côtés dans l’entreprise. Le nouveau duo de dirigeants s’est donné un objectif ambitieux : porter la rentabilité d’Ateliers Cini dans une fourchette de 8 à 12 %. Du coup, Guillaume a dû mettre en sommeil ses recherches sur des matériaux innovants avec l’Institut Jean Lamour (CNRS, Université de Lorraine), tout comme sa start-up spécialisée dans la fabrication de prothèses sur-mesure.

Pour atteindre leurs objectifs, les deux frères ont réorganisé l’atelier de montage. Ils ont également débloqué une enveloppe de 700 000 € pour acquérir un robot de manutention, une quatrième machine d’impression 3D et un nouveau centre d’usinage automatisé. En 2019, Ateliers Cini va encore investir pour renforcer son bureau d’études et son service métrologie.

Pour améliorer la satisfaction de ses clients et celle des opérateurs qui manient ses outils au quotidien, l’entreprise parie sur une meilleure ergonomie de ses gabarits. Elle a engagé ce chantier avec l’agence d’innovation Grand e-nov (région Grand Est), l’Institut Jean Lamour et trois clients bêta-testeurs.

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