L'entreprise vosgienne Mob'Hy décroche sa première station hydrogène en Moselle
# Production et distribution d'énergie

L'entreprise vosgienne Mob'Hy décroche sa première station hydrogène en Moselle

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La jeune entreprise vosgienne Mob’hy, bureau d’études et de développement de solutions de production d’hydrogène vert, a été sélectionnée en juillet dernier par la Communauté d’agglomération de Sarreguemines (Moselle) pour exploiter sa station hydrogène créée en 2015.

Le directeur général de Mob’Hy Jean-Michel Sylvestre a pour objectif d’exploiter 25 sites de production et de distribution d’hydrogène vert en Europe d’ici à 2025 — Photo : Agence Section 4

C’est sa première. Le développeur d’installations de production et de distribution d’hydrogène Mob’Hy, fondé en 2020 à Épinal, a récupéré en juillet dernier les clés de sa première station hydrogène. Lancée dès 2015 et mise en service deux ans plus tard par la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences (CASC) avec le soutien financier de l’Europe et de l’État français, cette installation pilote nommée FaHyence se voit confiée à la jeune entreprise vosgienne pour deux périodes de vingt ans. "L’expérience a été menée et la station a servi une poignée de véhicules, raconte son directeur général Jean-Michel Sylvestre. La CASC a ouvert la voie en prouvant que le système fonctionnait. Mais elle n’a aujourd’hui pas vocation à faire grandir une activité commerciale."

Accompagner les futurs ingénieurs de l’hydrogène

Ne disposant plus de fonds européens depuis novembre 2020, l’EPCI mosellan a décidé de lancer un Appel à initiatives privées (AIP) pour trouver un repreneur et Jean-Michel Sylvestre y a vu l’opportunité de poser la première pierre de son futur réseau européen : "L’outil est très intéressant car il nous permet d’avoir ce retour d’expérience indispensable et surtout d’être exploitant d’une unité, certes relativement modeste, mais déjà opérationnelle. C’est ce qui fait la différence sur ce marché émergent."

Le directeur général veut maintenant travailler avec les étudiants de l’IUT de Moselle Est et du lycée professionnel Ligier Richier de Bar-le-Duc (Meuse). "Nous allons leur proposer un laboratoire à taille réelle. Ils pourront travailler avec nous pour analyser les données de production et de stockage, réfléchir aux problématiques réglementaires et sécuritaires, aborder les dimensions commerciales et contractuelles. Bref, tout ce qui fait un écosystème hydrogène. L’idée est d’accompagner les futurs ingénieurs et techniciens de maintenance qui seront demain des patrons de flotte et de garage."

Une centaine de sites d’ici 2030

Filiale à 100 % du développeur spinalien de parcs éoliens Vent d’Est, Mob’Hy a déjà identifié une vingtaine de projets d’installations basées sur l’électrolyse. Le procédé permet de produire de l’hydrogène vert à partir d’eau et d’électricité produite localement. La nouvelle énergie est ensuite distribuée pour accompagner la mobilité des industriels et des collectivités. "Nous avons l’écosystème, il nous faut maintenant les consommateurs et donc les véhicules, analyse Jean-Michel Sylvestre. Des chariots élévateurs aux camions de chantier, en passant par les bus, les bennes à ordures ou encore les fourgons de livraison."

Selon lui, les perspectives de marché sont réelles : "Dans son livre blanc de juillet 2020, l’Union européenne souhaite produire 60 000 mégawatts d’électrolyse dont 40 000 à destination de la mobilité. Cela équivaudra à près de 600 stations hydrogène. Notre ambition est d’en exploiter une centaine d’ici à 2030." Chacune nécessitant un investissement de 5 à 10 millions d’euros, Mob’Hy cible d’ores et déjà les pays où l’électricité est relativement peu onéreuse comme l’Espagne, le Portugal, la Grèce et la Roumanie. Comptant aujourd’hui une poignée d’ingénieurs en procédés industriels, l’exploitant vosgien finalise déjà trois nouveaux recrutements. Il en espère une dizaine supplémentaire avant Pâques 2022.

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