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Léa Humbert : « Nous sommes en phase d'identification des besoins des clients »
Interview Moselle # Commerce # Artisanat

Léa Humbert : « Nous sommes en phase d'identification des besoins des clients »

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A 22 ans, Léa Humbert est directrice générale de la boucherie Humbert depuis juillet 2018. Avec 32 employés à sa charge, la sœur du tennisman Ugo Humbert (65e mondial) s'appuie sur sa famille et ses employés pour gérer l'entreprise familiale plébiscitée par les Messins.

Depuis juillet 2018, Léa Humbert, 22 ans, a pris la direction de la boucherie familiale qui compte 32 employés. — Photo : © Boucherie Humbert

À 22 ans, vous êtes à la tête d’une entreprise artisanale de 35 employés, quel est votre quotidien ?

Léa Humbert : J’ai effectué des études de commerce à Reims et à Stuttgart. Lorsque mon père, Éric Humbert, a décidé de prendre sa retraite, j’ai voulu reprendre. Je l’ai accompagné dans ses activités professionnelles toute ma vie et suis tombée dans le monde des métiers de bouche dès l’enfance. Le pacte était que je termine mes études avant. Entre les employés et moi s’est installée une relation de bienveillance. Certains sont ici depuis 35 ans et m’ont donc vu naître. Ils me forment aux différents postes et j’apprends chaque jour à leurs côtés. J’ai pris le poste de directrice générale au mois de juillet 2018. Ce n’est pas un souci dans la mesure où je me sens légitime à ma place en m'investissant dans tous les domaines de la vie de l'entreprise. Je viens au travail dès 5 h 30 et ne repars que le soir. Je vais à l’abattoir choisir les carcasses avec mon père, je fais de la vente, de la mise en place. Mais je gère aussi l’administratif, les ressources humaines… Une fois mon mémoire rendu, le mois prochain, je souhaite me former à la charcuterie. J’ai réalisé des études poussées mais c’est dans l’artisanat que je m’épanouis.

Quels sont les axes de développement que vous souhaitez mettre en place pour la boucherie familiale ?

L. H. : Mon premier objectif est de parvenir à embaucher, ce qui est très complexe dans notre métier. Nous faisons partie des rares entreprises en France à pouvoir proposer des formations dans tous les métiers de bouche. Par ailleurs, nous évoluons dans un monde de services et devons y répondre. Le centre-ville est déserté du fait de l’ouverture de nombreux centres commerciaux aux alentours. Mais il reste les artisans et une ambiance. Il faut se battre pour s’adapter aux besoins du client. Actuellement, nous sommes en phase d’identification de ces besoins. Nous pourrions proposer un service de livraison par exemple. De même, nous souhaitons améliorer notre rapidité pour satisfaire la demande. J’ai aussi embauché une jeune femme en alternance pour booster notre communication et travailler à la refonte du site et sur le marketing via les réseaux sociaux. C’est un point que mes parents n’ont jamais réellement développé. C’est une question de génération.

Ugo Humbert, votre frère, qui fait partie des tous meilleurs joueurs de tennis au monde, vous admire. Comment appréhendez-vous, dans votre activité professionnelle, le fait d’être la sœur d’une personnalité internationale ?

L. H. : Nous avons une relation fusionnelle et nous ne nous faisons pas d’ombre dans la mesure où nos activités divergent en tout point. Ugo est une petite entreprise à lui seul et je l’aide à gérer sa communication. Le cadre familial doit lui apporter le soutien dont il a besoin. À la boucherie, nous avons un nombre incalculable de clients qui viennent pour pouvoir parler d’Ugo. Cela nous apporte indéniablement une notoriété supplémentaire. Et puis la boucherie reste dans la famille, alors Ugo peut continuer de manger Humbert.

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