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Le transporteur Mauffrey mise sur l’électrique pour décarboner ses activités
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Le transporteur Mauffrey mise sur l’électrique pour décarboner ses activités

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Le groupe Mauffrey, basé à Saint-Nabord dans les Vosges, s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions carbone de 50 % d’ici 2030. Pour y parvenir, le transporteur parie sur le multimodal et vient de mettre en service, pour son client Eqiom en région parisienne, un premier poids lourd 100 % électrique.

Marcus Hörberg, président de Volvo Trucks France, a remis les clés d’un camion 100 % électrique à Fabrice Grandgirard, président du groupe Mauffrey — Photo : Brigitte Boulay

Le groupe de transport Mauffrey (500 M€ de chiffre d'affaires, 4 000 salariés), basé à Saint-Nabord dans les Vosges, vient d’acquérir un nouveau camion 44 tonnes électrique de marque Volvo. Ce véhicule silencieux, qui ne produit aucune émission de CO2, est le premier en France de ce tonnage, et affiche une autonomie de 300 km. Équipé de six batteries, il va relier le dépôt de Chelles (Seine-et-Marne) aux centrales bétons d’Alfortville (Val-de-Marne) et de Tolbiac, à Paris, pour Eqiom, un client du transporteur vosgien, soit 180 km par jour.

"Nous partageons les mêmes valeurs que le Groupe Mauffrey. Comme lui, nous cherchons comment décarboner notre activité", indique Yann Lafille, responsable du pôle route ciments & granulats pour Eqiom. "La solution passe par (...) l’amélioration du transport, ce camion va le permettre. Pas d’émission sonore, pas d’émission carbone, c’est important pour que les riverains acceptent notre activité près du nouvel écoquartier Tolbiac."

Précurseur de la transition

Le groupe Mauffrey se veut précurseur dans le domaine de la transition écologique du transport. Il a adopté le premier camion fonctionnant au gaz en 2012, pour son client Saint-Gobain, en région parisienne. Sa flotte compte aujourd’hui 250 véhicules gaz. Acteur engagé dans le dispositif "Fret 21", qui vise à favoriser l’engagement des chargeurs pour la réduction de leur empreinte environnementale, avec un premier objectif de réduction de ses émissions de 5 %, puis un deuxième à 14 %, le transporteur vosgien a intégré en mai 2021 un porteur électrique de 26 tonnes, avec des batteries de seconde génération, pour travailler avec son client Bouygues. La stratégie actuelle du groupe vise à réduire ses émissions de CO2 de 50 % d’ici à 2030.

Une décarbonation enclenchée depuis 2012

Partout où c’est possible, Mauffrey utilise le transport fluvial : "35 millions de tonnes sont passées de la route au fleuve et 400 bateaux travaillent avec nous régulièrement. Nous sommes même devenus transporteur fluvial sur la Seine", détaille Fabrice Grandgirard, président du groupe. Pour le transport routier, les conducteurs sont tous formés à la conduite rationnelle. 98 % de la flotte est normée Euro 6 ; les tracteurs sont changés tous les 3 ans, et tous les 5 à 8 ans pour les porteurs. L’efficience énergétique des véhicules Mauffrey est sondée dans les réservoirs pour un suivi numérique. Une alerte parvient à l’entreprise au moindre écart significatif.

Pour le carburant, Mauffrey a varié les solutions : "En fonction des besoins de nos clients, on utilise du gaz, du biogaz ou du biodiesel. Le groupe roule déjà avec des véhicules électriques sur de plus petits tonnages. Aujourd’hui, on teste le 44 tonnes, on regarde les carburants de synthèse et on attend les développements des véhicules à hydrogène". De 25 véhicules biodiesel, Mauffrey passera à 100 en fin d’année.

Développer les infrastructures de recharge poids lourds

Le nouveau camion électrique est équipé de trois moteurs, pour une puissance totale de 670 chevaux. "Il a fallu tester une dizaine de simulations pour avoir une configuration adaptée", confie Kevin Mauffrey, directeur technique et achats du groupe de transport. "Car suivant les équipements installés sur le poids lourd, il y a une consommation électrique supplémentaire, qui diminue d’autant l’autonomie."

Deuxième challenge pour les transporteurs : "pousser les pouvoirs publics à les aider et à développer les infrastructures de recharge poids lourds, qui pour l’instant, sont quasiment inexistantes". Malgré les freins à l’adoption de l’électricité dans le transport, Mauffrey devrait pourtant acquérir cinq à six camions électriques d’ici la fin d’année. "Nous avons réduit nos émissions de 26 % depuis 2015", se félicite Fabrice Grandgirard. "Si la stratégie a été un peu revue avec l’envolée du prix du gaz suite à la guerre en Ukraine, le défi de décarbonation reste d’actualité pour 2030. Il sera tenu."

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