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Le projet d'usine de panneaux photovoltaïques prend de l'ampleur à Hambach
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Le projet d'usine de panneaux photovoltaïques prend de l'ampleur à Hambach

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La direction du groupe norvégien REC détaille, pour la première fois, son projet d’usine de panneaux photovoltaïques à Hambach, en Moselle. La concertation publique commence le 14 décembre et la décision finale sera rendue en mars. Plus d’un milliard d’euros d’investissement et 2 500 emplois sont annoncés, soit beaucoup plus que prévu initialement.

La principale usine de fabrication de panneaux photovoltaïques du groupe REC est située à Singapour — Photo : REC

« Notre usine sera d’une ampleur inédite en Europe », déclare Cemil Seber pour sa première prise de parole officielle sur le dossier. Le directeur général du groupe REC EMEA, basé à Munich, filiale du fabricant norvégien de panneaux photovoltaïques REC, a confirmé le 10 décembre son intention d’installer une usine géante sur le site de l’Europole II à Hambach, près de Sarreguemines (Moselle). Elle pourrait atteindre les 150 000 m², soit l'équivalent de plus de 20 terrains de football.

L’occasion de lancer officiellement la concertation publique préalable portée par la Commission nationale du débat public (CNDP) prévue du 14 décembre 2020 au 8 février 2021. En tout, 41 communes du territoire sont concernées par cette concertation. Plusieurs ateliers et réunions sont ainsi programmés pour présenter le projet aux habitants et recueillir leurs avis, avant l’organisation éventuelle d’une enquête publique. Le groupe REC (2 000 salariés, 500 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2019) se donne jusqu’à la mi-mars 2021 pour donner sa décision car plusieurs points importants ne sont pas réglés. D’une part, les autorisations administratives et environnementales ne sont toujours pas données, et d’autre part, le financement du projet n’est pas encore bouclé.

Jusqu'à 2 500 créations d’emplois

Car si le projet se concrétise, il sera encore plus important que prévu. Comme l’avait indiqué la CNDP dans ses premiers documents, les investissements annoncés pour la construction de cette usine hors norme étaient évalués à 680 millions d’euros. Ils sont finalement estimés à plus d’un milliard d’euros et les partenaires sont nombreux : ministère de l’Économie, Business France, Région Grand Est, Département de la Moselle, sans oublier la commune de Sarreguemines et la Communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences, qui a déjà investi près de six millions d’euros pour préparer le terrain avec notamment une vaste opération de terrassement. En outre, le nombre d’emplois est, lui aussi, revu à la hausse : ce ne sont plus 1 800 créations de postes qui sont prévues mais bien 2 500 d’ici cinq ans.

Les autres éléments du projet dévoilés mi-novembre se confirment. La première phase de construction devrait bien démarrer au mois de juin 2021 et nécessiter le recrutement de 650 personnes uniquement pour le chantier. Dans l’objectif de fabriquer 4,5 millions de panneaux par an dès 2022, REC annonce une première enveloppe de 680 millions d’euros d’investissements et la création de 1 500 emplois (98 % d’opérateurs et 2 % de cadres, selon le directeur général). Une deuxième tranche de travaux est annoncée par la suite pour accélérer la cadence et ainsi produire 9 millions d’unités à partir de 2025.

Un centre de R & D sur place

« Notre objectif n’est pas seulement de servir le marché français mais aussi le marché européen avec une production made in France, explique Cemil Seber. Nous sommes confiants car ce marché européen est en plein essor. C’est aussi une région du monde très importante pour notre société car nous avons notre siège en Norvège : nos origines et notre organisation sont ici. » Le géant nordique souhaite ainsi se faire une place au soleil sur un marché du photovoltaïque encore largement dominé par les modules asiatiques. Pour cela, REC mise sur une nouvelle technologie de fabrication. Intitulée « hétérojonction », cette technique déjà utilisée à petite échelle sur son principal site de production à Singapour, sera largement déployée dans l’usine lorraine. Afin de développer ce procédé prometteur en termes de productivité et donc de compétitivité, un partenariat avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de l’Institut national de l’énergie solaire (INES) a été conclu. REC prévoit enfin l’installation, à Hambach, d’un centre de recherche et développement.

Une telle usine représente évidemment une immense opportunité pour le développement industriel du site de l’Europole II, déjà secoué par la vente de Smartville par Daimler à Ineos, mais aussi pour l’avenir économique du territoire. « Au-delà des retombées fiscales, nous serions très fiers d’être partenaires d’un projet qui participe à la réindustrialisation française et à la transition écologique, se félicite le maire de Sarreguemines Marc Zingraff, également chargé du développement économique à la Communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences. Fiers aussi de participer au remplacement du made in China par du made in France (et) de lancer avec REC une toute nouvelle filière européenne. »

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