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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'écoute des doléances des patrons lorrains
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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'écoute des doléances des patrons lorrains

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Rassemblés à l’initiative du maire de Champigneulles, en Meurthe-et-Moselle, le 23 septembre, des dirigeants d’entreprise ont pu interpeller le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Au menu : pénurie de main-d’œuvre, prix des matériaux mais aussi quelques solutions clés en main.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a répondu à une invitation du maire de Champigneulles (Meurthe-et-Moselle) pour échanger avec des chefs d'entreprise locaux — Photo : Jean-François Michel

Visiblement ravi d’aller au contact des dirigeants d’entreprise, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a fait le voyage jusqu'à Champigneulles, en Meurthe-et-Moselle, le 23 septembre, pour "écouter" et participer à une table ronde. Tout en posant quelques jalons de ce qui ressemble bien à un programme économique. "En 2020, nous avons protégé", pose le ministre. "Protégé les salariés, protégé les entreprises. En 2021, on relance. Il a fallu protéger, car on ne peut pas relancer sur un champ de ruines."

Se félicitant du niveau de croissance du PIB attendu pour 2021 (6 % d’après la Banque de France), constatant que les investissements des entreprises repartent, Bruno Le Maire confie qu’il ne "s’attendait pas" à la pénurie main-d’œuvre observée en sortie de crise, et dit s’être saisi du problème des prix des matières premières.

Interpellé par le président de la CPME 54, Alban Vibrac, sur le manque d’attractivité de certains métiers, comme ceux de la restauration ou du BTP, le ministre a indiqué que "l’État ne fera pas plus" qu’actuellement pour soutenir les bas salaires, mais a rejeté la balle dans les camps des dirigeants en appelant de ses vœux des "négociations au niveau des branches" pour créer des "conditions de travail plus attractives".

Une taxe carbone aux frontières de l’UE

Le président de la CCI de Meurthe-et-Moselle, François Pélissier, a proposé au ministre de mettre en place un système pour financer les besoins en fonds de roulement des entreprises qui se trouvent aujourd’hui "étranglées" par le prix et la disponibilité des matières premières. "Aller vers une faillite alors que le carnet de commandes est plein, c’est absurde", a acquiescé Bruno Le Maire, qui a concédé que le mécanisme des prêts participatifs, imaginés pour permettre aux entreprises de rehausser le niveau de leurs quasi-fonds propres, ne "marchait pas", mais était plutôt perçu comme une "nouvelle couche d’endettement". "Sur les 20 milliards d’euros qui nous restent sur ce dispositif, il doit y avoir moyen de répondre au problème des besoins en fonds de roulement", a lancé le ministre à ses services.

Les problèmes de recrutement ont alimenté l’essentiel des échanges : Lenaïc Rauch, le président de la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) de Meurthe-et-Moselle, Alexandrine Charonnat, la directrice générale de l'entreprise Hampiaux, ou encore Julien Le Bras, le PDG de Le Bras Frères, ont tous témoigné de leurs difficultés à convaincre les jeunes générations de venir travailler chez eux. Rebondissant sur une proposition de Julien Le Bras, qui souhaitait voir l’âge de la retraite abaissé pour les métiers pénibles, le ministre de l’Économie a estimé qu’il était "normal qu’un maçon n’ait plus envie de faire des joints à 60 ans". À une question de Didier Petetin, le directeur général délégué du groupe cimentier Vicat, qui montrait les dangers d’investir pour décarboner une industrie dans un contexte de compétition mondiale, le ministre de l’Économie a indiqué que le gouvernement allait profiter de la prochaine présidence française du Conseil de l’Union européenne, qui débutera le 1er janvier 2022, pour appuyer "le combat pour instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne" : "Décarboner, c’est hors de prix", a lâché le ministre.

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