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Le groupe norvégien Circa reçoit 8,2 millions d'euros de  France Relance pour son usine mosellane
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Le groupe norvégien Circa reçoit 8,2 millions d'euros de  France Relance pour son usine mosellane

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Le groupe norvégien Circa vient d’entamer à Carling la construction d’une usine de solvants issus de la biomasse forestière locale. Cette dernière doit être mise en service à la fin 2023 pour 50 millions d’euros d’investissements. L’Europe y contribue à hauteur de 12 millions d’euros. France Relance en distribue 8 millions de plus.

L’usine ReSolute du groupe Circa doit participer à la transition du site de la centrale Émile-Huchet, dont l’arrêt de la tranche charbon est prévu en mars prochain — Photo : Philippe Bohlinger

Un mois et demi après avoir reçu la visite de la ministre française chargée de l’Industrie sur son futur site mosellan, le groupe Circa confirme dans un communiqué du 1er février 2022 l’obtention d’une subvention France Relance de 8,2 millions d’euros. Le producteur norvégien de molécules chimiques biosourcées à partir de biomasse non alimentaire a l’intention de construire une usine de solvants intitulée ReSolute sur le site de la centrale à charbon Émile Huchet, au cœur de la plateforme pétrochimique de Carling-Saint-Avold.

20 millions d’euros d’aides publiques

"L’usine ReSolute de Circa produira des solvants verts et durables à l’échelle industrielle en utilisant les déchets issus de la biomasse forestière locale pour remplacer les solvants conventionnels nocifs traditionnellement fabriqués à partir de produits pétrochimiques, détaille le groupe dans son communiqué. L’usine sera la première de son genre à produire 1 000 tonnes par an du solvant Cyrene à l’échelle commerciale." L’unité de production devrait entrer en service au troisième trimestre 2023 et créer une cinquantaine d’emplois directs. Le montant total de l’enveloppe mobilisée atteint les 50 millions d’euros. Mais le projet de Circa, porté par l’IAR (Pôle Bioéconomie devenu Bioeconomy For Change et basé à Laon dans l’Aisne), peut compter sur le soutien de fonds européens à hauteur de 11,6 millions d’euros et donc de fonds français via le plan de relance national. Avec ces 8,2 millions d’euros supplémentaires, 40 % de l’investissement norvégien est désormais couvert par des aides publiques.

"Le projet ReSolute, près de Carling, dans l’est de la France, est un lauréat idéal. En effet, il est axé à la fois sur la fabrication de produits biochimiques à partir de matières premières durables et sur la transformation du site Émile-Huchet d’une ancienne centrale électrique au charbon à de nouvelles technologies à faible émission de carbone", se félicite le groupe coté en Bourse depuis le mois de mars 2021. "Cette dernière subvention de France Relance est une reconnaissance de nos progrès et de notre vision, renchérit son PDG Tony Duncan. Il s’agit d’un soutien important pour ReSolute, que Circa reçoit à la fois directement et indirectement des différents services de l’État, et de l’ensemble des parties prenantes à l’échelle locale, régionale et nationale."

Une troisième unité de chimie verte

Présente le 10 décembre 2021 sur la plateforme pétrochimique de Carling-Saint-Avold pour le lancement des travaux préparatoires, la ministre chargée de l’Industrie en avait profité pour applaudir la reconversion du site, comme le rapporte Circa dans un communiqué publié quatre jours plus tard. "Nous allons ici, à Carling, passer du charbon comme énergie à la chaleur biomasse bas carbone, et passer de la chimie fossile à la chimie biosourcée […], avait déclaré Agnès Pannier-Runacher. Nos efforts à Carling illustrent également comment, sur un territoire industriel, nous pouvons réindustrialiser et attirer de nouvelles implantations en jouant collectif entre industriels de la plateforme et en valorisant nos sites clé en main (la plateforme est labellisée clé en main depuis septembre 2021). C’est une véritable dynamique locale qui est enclenchée dans le Warndt Naborien, sur laquelle nous allons continuer de capitaliser."

Deux mois plus tôt, la Région Grand Est s’était, elle aussi, félicitée de cette nouvelle arrivée sur le territoire de Carling-Saint-Avold : "Il s’agit d’un pas de plus vers l’objectif de faire du Grand Est un leader européen de la bioéconomie et une région bas carbone à énergie positive." Et de rappeler qu’il s’agit de la troisième entreprise engagée dans la chimie du végétal désormais installée sur la plateforme Chemesis après Metex Noovista et Afyren Neoxy.

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