C’est ce que l’on peut appeler une croissance rapide. Moins d’un an après sa constitution, le groupe Viso, créé par l’entrepreneur alsacien Guillaume Lohr, diplômé d’HEC et d’AgroParisTech, double de taille. Constitué en avril 2022 avec le rachat des écoles strasbourgeoises Omnis, Horizon et Oscar, le groupe Viso a mis la main en mars 2023 sur le lorrain IMC, constitué lui de deux écoles. Le nouvel ensemble pèse près de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie une centaine de permanents, sans compter les intervenants extérieurs. 2 400 élèves étudient dans un des sept campus du groupe Viso.
Actionnaires chefs d’entreprise
Pour financer la croissance externe, le dirigeant du groupe Viso a fait appel à des investisseurs de long terme. Bpifrance, déjà présent au capital, renforce sa participation tout comme le fonds régional Capital Grand Est. Le groupe de santé rennais Vivalto, bien connu par Guillaume Lohr pour l’avoir accompagné dans le développement d’une importante clinique strasbourgeoise par le passé, fait son entrée au capital.
Trois actionnaires privés rejoignent aussi le tour de table comme Patrick Jean, président de l’entreprise alsacienne de BTP Les Constructeur Réunis. La répartition finale du capital n’est pas communiquée, toutefois "personne n’est majoritaire, ni seul, ni à deux", précise Guillaume Lohr. "Le secteur de la formation bénéficie d’une forte traction. Je souhaitais à la fois un actionnariat de long terme dans la structure, mais aussi la participation de chefs d’entreprise, qui ont les bottes de chantier dans le coffre de la voiture et peuvent donner une vision micro des besoins de formation."
Atteindre une taille critique dans le Grand Est
La fusion avec IMC permet à Viso d’atteindre une taille critique, indispensable pour son dirigeant : "la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel ouvre droit aux établissements privés de proposer des formations en alternance", explique Guillaume Lohr. Une libéralisation du secteur qui crée des devoirs pour les organismes, comme "l’obligation depuis janvier 2022 d’obtenir la certification qualitative Qualiopi pour les formations en apprentissage." Ces nouvelles contraintes, par ailleurs saluées par le dirigeant, obligent le groupe à spécialiser ses fonctions clés pour répondre au mieux à l’environnement réglementaire. "Quand on est trop petit, les collaborateurs doivent être polyvalents. L’accroissement permet de s’adjoindre des expertises", appuie le dirigeant.
Avec le rachat d’IMC, le groupe Viso se hisse à la troisième place des organismes de formation professionnelle dans le Grand Est, derrière l’EM Strasbourg et l’ICN à Nancy. "Face à des confrères qui déploient des gros campus, nous avons plutôt une logique de villages, avec un maillage du territoire", précise le président du groupe Viso. "Ainsi, un étudiant peut démarrer son cursus à Forbach et changer de spécialisation en cours de parcours en intégrant un autre campus du groupe."
