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Le groupe Ahlstrom veut céder sa papeterie de Stenay, dans la Meuse
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Le groupe Ahlstrom veut céder sa papeterie de Stenay, dans la Meuse

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Évoquant des surcapacités sur le marché de l'emballage, le groupe papetier finlandais Ahlstrom a confirmé son intention de ne plus exploiter l’usine de Stenay, dans la Meuse. Quelque 130 emplois sont menacés.

La papeterie Ahlstrom de Stenay, dans la Meuse, emploie 131 salariés — Photo : Google

L’intersyndicale et les salariés de la papeterie de Stenay, dans la Meuse, ont tiré la sonnette d’alarme, et le groupe finlandais Ahlstrom, propriétaire du site, a confirmé les craintes : il va céder son usine lorraine. "Malgré un examen approfondi des différentes options et des tentatives de développement de nouveaux produits potentiels, Ahlstrom n’a pas été en mesure de trouver des solutions qui permettraient au groupe de continuer à exploiter l’usine de Stenay. Par conséquent, après avoir soigneusement étudié tous les scénarios possibles, Ahlstrom envisage maintenant de céder le site et, s’il ne trouve pas d’acquéreur, de le fermer", annonce le groupe dans un communiqué.

La papeterie de Stenay, dans la Meuse, peut produire 55 000 tonnes de papiers couchés, soit des étiquettes imprimées, avec 131 salariés et a terminé l’exercice 2021 sur un chiffre d’affaires de 55,5 millions d’euros, en légère croissance par rapport à l’exercice 2020, bouclé sur 52,8 millions d’euros d’activité. Mais le dernier exercice à l’équilibre date de 2016. Depuis, le site accumule les pertes : 41,5 millions d'euros en 2018, 19,7 millions en 2019, 6,4 millions en 2020 et 10,3 millions en 2021.

Déjà un plan social en 2019

Pour justifier la situation de l’usine et ses décisions, le groupe finlandais évoque des "surcapacités" sur le marché de l’emballage, de l’ordre de 100 000 tonnes à l’échelle de l’Europe, et évoque une concurrence dotée d’outils de production plus compétitifs. Opérant dans 33 pays, Ahlstrom pèse environ 3,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie plus de 8 000 salariés. En France, le groupe exploite trois autres papeteries : à Arches dans les Vosges, à Pont-Evêque en Isère et Lalinde en Dordogne.

Pour l’intersyndicale du site de Stenay, la vente ou la fermeture permettrait de "maximiser le profit du consortium d’actionnaires et de dégager un taux de rendement annuel sur la période supérieur à 25 %". Contraint par la loi Florange à chercher un repreneur, le groupe indique avoir déjà entamé les consultations avec les représentants des salariés.

Dans le bassin d’emplois de Stenay, l’inquiétude est grande : "Ahlstrom Stenay, ce sont 130 salariés et autant de foyers impactés dans une région désindustrialisée. La papeterie est le premier employeur local (7 % de l’emploi local) et fait appel à de nombreux fournisseurs locaux pour subvenir à ses besoins. Fermer Ahlstrom Stenay aurait des conséquences désastreuses pour l’ensemble du territoire", déclare Alain Magisson, délégué CGT et secrétaire du CSE d’Ahlstrom Stenay. Une inquiétude d’autant plus vive que la papeterie de Stenay a déjà fait l’objet d’un premier plan social en 2019, destiné à "renforcer la compétitivité du site", et qui avait conduit au départ de 77 salariés.

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