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Le fabricant de portails en aluminium Cetal veut produire sa propre énergie
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Le fabricant de portails en aluminium Cetal veut produire sa propre énergie

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Le dirigeant du groupe Cetal, Marc Girard, veut utiliser la toiture de son bâtiment de 12 000 m2, situé dans le parc d’activités de Haye, à Bois-de-Haye, pour produire de sa propre énergie grâce à des panneaux photovoltaïques.

Marc Girard, le dirigeant de Cetal, espère couvrir entre "20 et 30 %" de ses besoins en électricité grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques — Photo : Jean-François Michel

L’idée lui trottait dans la tête depuis des années : "Lors de notre installation dans ce bâtiment, en 1992, l’architecte avait évoqué la possibilité d’installer des panneaux photovoltaïques. Mais à l’époque, les rendements n’étaient pas bons…" Aujourd’hui, le dirigeant du groupe Cetal, Marc Girard, s’est donné un an pour aboutir : il veut couvrir entre "20 et 30 %" de ses besoins en électricité grâce à des panneaux photovoltaïques installés sur le toit de son site de production : un bâtiment de 12 000 m2 installé dans la zone d’activité du Parc de Haye, à Bois-de-Haye, en Meurthe-et-Moselle.

Pour le fabricant de portails et de clôtures en aluminium, qui emploie 200 personnes et pèse aujourd’hui 25 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec l’activité des sociétés du groupe, Fermetures Girard et Volpro, la consommation d’énergie est devenue peu à peu un poste de dépense à surveiller. La facture a bondi de "30 à 40 %" pour atteindre "plus de 300 000 € par an, électricité et gaz compris", précise Marc Girard. "Pour l’année prochaine, nous travaillons sur les contrats pour faire diminuer la facture."

Un projet collectif

Mais le dirigeant de Cetal attend avec impatience les résultats de l’enquête, débutant en septembre, qui devra montrer l’opportunité d’un projet collectif de production et de consommation d’énergie solaire, porté par l’association Paroles d’Entreprises, opérant sur le Toulois. "Sur la zone, il y a des entreprises qui peuvent produire mais ne consomment pas et d’autres qui ont besoin d’énergie, comme nous", détaille Marc Girard. "L’idée, c’est que l’association Parole d’entreprises porte le dispositif, en facturant l’énergie entre les entreprises. L’investissement pourrait être supporté par les entreprises ou par des financeurs qui viendraient louer nos toitures pour mettre des panneaux et vendre l’électricité à nos voisins." Autre avantage, la production d’énergie photovoltaïque permettra de bloquer le tarif du kWh pendant 20 ans.

Cetal a investi 850 000 € en 2017 dans un robot de poinçonnage et de découpe laser — Photo : Jean-François Michel

"Nous venons d’être certifié ISO 50001", se félicite Marc Girard. Cette norme, qui permet aux entreprises d’élaborer un système de gestion de l’énergie, va se traduire chez Cetal par une diminution de 10 % de la consommation de l’entreprise à horizon 2025. "Des gains à réaliser pour atteindre cet objectif, il y en a partout", assure Marc Girard. "Ça peut être, tout simplement, de descendre d’un degré les températures d’atelier en plein hiver, de faire des sas pour éviter les déperditions de chaleur, mais aussi récupérer les chaleurs des fours pour chauffer les ateliers ou encore remettre des ventilateurs au plafond pour faire descendre la chaleur."

Entre les prix de marché et la "prime billette"

Au final, ces gains sur les dépenses énergétiques permettront à Cetal de gagner en compétitivité, dans un environnement de marché de plus en plus complexe. L’année dernière, l’industriel a réussi à faire passer des hausses de prix de 25 % sur ses produits, pour répercuter notamment la flambée des coûts de l’aluminium. "Nous avons un peu baissé notre marge, mais nous avons très bien travaillé et nous avons pu répercuter au bon moment", détaille Marc Girard, coincé entre les prix de marché de l’aluminium, qui ont doublé, et la "prime billette" de l’aluminium. Pour fabriquer ses portails, Cetal achète en effet des billettes, un demi-produit de l’industrie métallurgique : "Notre aluminium est déjà transformé quand nous l’achetons et cette transformation se paie au moyen de cette prime". De 400 $ il y a 4 ans, cette prime billette est passée à 2 050 $ aujourd’hui. "Même si la courbe du prix coté au LME, le London Metal Exchange, baisse, les prix ne vont pas pour autant baisser, car la prime continue de monter, du fait notamment des prix de l’énergie nécessaire à la transformation."

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