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Le dirigeant de Sara Invest augmente les bas salaires pour fidéliser ses employés
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Le dirigeant de Sara Invest augmente les bas salaires pour fidéliser ses employés

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Exploitant des boutiques Lacoste et Eden Park au centre commercial Geric de Thionville, le dirigeant de l'entreprise Sara Invest, Salih Durmus, a décidé d’une revalorisation salariale pour cinq de ses 15 employés avec les plus bas salaires.

Le dirigeant de Sara Invest, Salih Durmus, exploite deux boutiques, Lacoste et Eden Park, dans le centre commercial Geric à Thionville — Photo : Jean-François Michel

En mai, cinq des quinze salariés de Sara Invest ont vu leur salaire net mensuel passer de 1 478 euros à 1 629 euros. Une revalorisation salariale pour les employés les moins bien payés souhaitée par Salih Durmus, le dirigeant de cette holding qui porte deux boutiques, Lacoste et Eden Park, au centre commercial Geric de Thionville (Moselle), cumulant à elles deux un chiffre d’affaires total de 3 millions d’euros.

Augmentation pérenne

"Là où il y a une volonté, il y a un chemin", résume dans un sourire le dirigeant lorrain, confirmant l'effort financier que représente cette revalorisation salariale pour son entreprise : "Je vais mettre 27 000 euros de ma poche", précise Salih Durmus, qui parle d'une augmentation de salaire pérenne et non ponctuelle. Les cinq salariés concernés étaient jusqu’à présent payés au Smic, soit 10,85 euros brut de l’heure, sur des contrats de 39 heures avec des primes. Aujourd’hui, leur taux horaire est passé à 11,95 euros brut. Soucieux de ne pas se lancer dans des débats politiques, le chef d'entreprise pointe tout de même du doigt la réduction dite "Fillon" (réduction générale des cotisations patronales), qui crée de fait une trappe à bas salaire : "Quand vous payez les gens au Smic, vous avez des charges qui pèsent grosso modo 2 %. Dès que vous faites une amélioration, vous passez à une taxation sur les charges patronales de 20 à 30 %", argue Salih Durmus.

Donner envie à ses équipes

La réflexion autour des niveaux de salaire chez Sara Invest est arrivée à la sortie de la crise du Covid, quand l’inflation a commencé à décoller. "En l’absence de visibilité, quand on ne sait même pas ce qui va se passer le lendemain, la seule chose qui me guide, c’est l’intuition, philosophe Salih Durmus. Il faut donner envie et des perspectives à ses équipes. Un salarié à 1 200 euros, pourquoi se battrait-il pendant des années à faire briller une marque ?"

Au sein de Sara Invest, Salih Durmus a mis en place une organisation qui lui permet de "valoriser le travail", au sein d’une équipe dont la moyenne d’âge tourne autour de 22 ans. Les salaires des managers sont alignés sur les niveaux luxembourgeois et peuvent dépasser, primes comprises, les 40 000 euros annuels. En retour, Salih Durmus attend un engagement de ses salariés : "Le commerce en ligne prend de plus en plus de place, et nous devons maintenir dans nos magasins physiques une expérience client forte". Concrètement, là où une boutique Lacoste classique peut tourner avec cinq personnes, Salih Durmus a choisi d’embaucher dix personnes. D’abord pour couvrir l’amplitude horaire du centre commercial Geric, mais aussi pour soigner "l’accompagnement" du client. "Nous tournons avec une masse salariale de presque 25 % pour la boutique Eden Park et 22 % pour la boutique Lacoste. C’est considérable mais c’est nécessaire si on veut soigner l’expérience client", assure le dirigeant de Sara Invest.

En août, Salih Durmus ouvrira une troisième boutique, dans le centre commercial Muse, à Metz. La holding devra atteindre les 4 millions d’euros de chiffre d’affaires avec cette nouvelle source de revenus, et le dirigeant va créer trois nouveaux emplois. "J’ai déjà plein de CV et je n’aurai aucun mal à recruter avec ce que nous avons fait pour les salaires", argue le dirigeant.

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