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L’avenir de Banook s’écrira en Allemagne et en Amérique du Nord
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L’avenir de Banook s’écrira en Allemagne et en Amérique du Nord

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Le spécialiste du contrôle de la toxicité cardiaque des médicaments Banook, basé à Nancy, s’ouvre à de nouvelles opportunités à la faveur de la recapitalisation opérée juste avant le confinement.

Pascal Voiriot (à droite) transmettra les rênes de l’entreprise au trio de managers Alexandre Durand-Salmon (à gauche), Yasmin Khan et Stéphane Papelier. — Photo : © Philippe Bohlinger

Banook Group a franchi la ligne d’arrivée juste à temps. Au terme d’un marathon d’un an et demi, la société nancéienne de technologies médicales a paraphé les accords nécessaires à sa recapitalisation, une poignée de jours avant le confinement. De quoi rasséréner ses dirigeants au regard des incertitudes macro-économiques suscitées par la pandémie de coronavirus. Fondée en 1999 par le cardiologue Pascal Voiriot, l’entreprise de 50 salariés s’apprête ainsi à écrire un nouveau chapitre de son histoire, celui d’une transition managériale progressive associé à la conquête de nouveaux marchés par croissance externe.

Dans l'attente de la reprise des essais cliniques

Banook exerce son expertise dans le contrôle de la toxicité cardiaque des nouveaux médicaments en phase d’essais cliniques. Elle compte plus de 4 000 électrocardiographes – les appareils de mesure du rythme cardiaque – en circulation dans le monde. Si la crise du Covid-19 ne remet pas en cause ses ambitions, la pandémie devrait amputer d’environ 20 % son chiffre d’affaires de 8,8 millions d’euros en 2019. « Nous avons eu recours au chômage partiel, mais pas au prêt garanti par l’État (PGE) dans la mesure où notre trésorerie apparaissait suffisamment solide. Nous estimons que Banook retrouvera son rythme de croisière à l’automne car les laboratoires pharmaceutiques, les sociétés de biotechnologie et les sociétés de recherche ne peuvent ajourner éternellement leurs programmes d’essais cliniques. Tout retard à l’enregistrement d’un brevet pharmaceutique, c’est un retard en termes de retour sur investissement », livre Pascal Voiriot, président de Banook.

Pendant la crise sanitaire, la PME n’est pas pour autant restée les bras croisés. Elle a contrôlé les risques de pathologies cardio-vasculaires chez les patients atteints du coronavirus et soignés à l’Assistance publique hôpitaux de Paris avec la chloroquine, le remède un temps espéré contre le Covid-19.

Une holding, trois entités

Après trois exercices consécutifs de forte croissance, la medtech lorraine devrait continuer sur une tendance haussière. L’opération de recapitalisation lui en donne les moyens. Jusqu’à présent 100 % familiale, l’entreprise a fait entrer à cette occasion le fonds Turenne à un niveau majoritaire. Banook compte avec son appui prendre des positions sur le marché allemand et le marché nord-américain, où elle réalise déjà un quart de son chiffre d’affaires.

« Turenne va notamment nous apporter son expertise en vue d’opérations de croissance externe. En effet, nos projets de développement impliquent de couvrir de nouvelles aires géographiques tout en étendant notre portefeuille de services. Une acquisition outre-Rhin nous ouvrirait les portes de l’aire germanique qui comprend l’Allemagne (et les groupes Bayer, Boehringer Ingelheim, Hoechst, etc.), mais également la Suisse alémanique, avec Bâle où est présent Novartis, une des plus importantes entreprises pharmaceutiques au monde. Nous comptons également développer nos positions en Amérique du Nord où se concentre la moitié de la recherche mondiale en matière de nouveaux médicaments », analyse Alexandre Durand-Salmon, directeur général de Banook, qui entre au capital tout comme les autres managers Yasmin Khan et Stéphane Papelier. Pascal Voiriot restera aux commandes, afin d’assurer une transition dans les années à venir.

ILP et Euro Capital impliqués

« Des fenêtres vont s’ouvrir pour Banook, car des consolidations sont en cours au niveau mondial où le plus important acteur pèse 4 000 salariés et plus d’un demi-milliard de chiffre d’affaires », illustre Alexandre Durand-Salmon. La marge de progression est importante pour la PME qui a souhaité également assurer son ancrage local, en faisant entrer à son capital deux fonds régionaux : le fonds mi-public mi-privé opérant dans le Grand Est ILP et Euro Capital, le fonds d’investissement de la Banque populaire Lorraine Champagne.

Le temps de cette opération financière, l’activité de recherche et développement ne s’est pas arrêtée. L’équipe R&D d’une dizaine de salariés planche sur un traitement semi-automatisé des données des électrocardiogrammes. Il simplifierait la tâche de la vingtaine d’experts médicaux extérieurs à l’entreprise qui analysent quelque 200 000 électrocardiogrammes chaque année.

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